Les enseignants contractuels au Maroc qui se battent pour leur intégration dans la fonction publique ont été soumis à des pratiques qui « enfreignent les textes législatifs et réglementaires », avec d'importantes ponctions opérées pendant trois mois sur leurs salaires, sans fournir de justifications.
Dans ce contexte, le Parti « Assala wa Mouassara » a posé une question à Chakib Benmoussa, ministre de l'Education nationale et de l'Enseignement primaire, sur les retenues qui ont affecté trois mois de salaire des enseignants contractuels, sans fournir de justifications.
Le parti a expliqué avoir reçu des plaintes de certains cadres contractuels de l'éducation au sujet de certaines académies procédant à des retenues importantes sur leurs salaires sans avertissement, et sans expliquer la raison de la retenue, considérant la démarche comme une « violation manifeste des textes législatifs et réglementaires. »
Il a souligné que la valeur des ponctions variait entre 1000 et 1200 dirhams (3 mois), « les autorités concernées refusant de fournir des éclaircissements à ce sujet. »
Les professeurs contractuels mènent depuis 2017, des manifestations pour arracher leur droit à l'emploi direct, ce qui les a poussés à mettre en place une « Coordination des professeurs au contrat imposé », afin de fortifier leur position, en abandonnant le système contractuel et en les intégrant dans le service public.
La majorité des manifestations organisées par les enseignants ont fait l'objet d'interventions violentes des forces de sécurité, qui ont utilisé les matraques lors de la dispersion des manifestants, ce qui a fait plusieurs blessés parmi les enseignants contractuels.
Cependant, cela n'a fait qu'accroître leur détermination à s'engager pleinement dans leur cause, jusqu'à ce que le ministère de l'Education trouve une solution à leur situation.
En 2016, le gouvernement marocain a eu recours, en raison du manque flagrant d'enseignants, au système contractuel pour pourvoir les postes vacants.
Cependant, certaines dispositions du système contractuel autorisent le directeur de l'Académie régionale de l'éducation et de la formation à résilier le contrat sans dédommager l'enseignant et stipulent que ce dernier n'avait pas droit à une promotion professionnelle, ni droit à la retraite en cas de maladie ou d'handicap, ce qui a incité les enseignants contractuels à lancer une série de protestations et de grèves.
En réponse, le ministère de l'Education a adopté un nouveau statut pour les cadres des académies, mais il s'est réservé le droit de licencier les enseignants sans préavis.
APS