Le ministre de la Santé, Abdelhak Saihi, a révélé, ce lundi lors de l’ouverture des travaux d’une journée d’études sous le thème « Nécessité de l'éducation thérapeutique pour les patients souffrant d'obésité : un défi à relever », que son département s’attelait à lancer un « Plan national de nutrition » pour freiner cette pathologie.
En ce sens, le ministre a déclaré que « l’obésité est désormais un phénomène omniprésent et alarmant. Les chiffres révèlent une montée rapide de cette condition, la rendant non seulement préoccupante, mais nécessitant une réponse coordonnée de plusieurs secteurs de la société ».
Du coup, la création d’un « Plan national de nutrition vise à réformer les habitudes alimentaires des jeunes générations à travers une série d’actions concrètes, notamment dans les cantines scolaires et universitaires, selon le ministre.
M. Saihi a précisé que ce plan national de nutrition s’inscrit dans une démarche plus large impliquant plusieurs secteurs. L'accent sera mis « sur la collaboration entre les ministères du Commerce, de l'Agriculture, de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur », arguant que « l'objectif est de garantir que les produits alimentaires proposés dans les cantines soient non seulement nutritifs, mais aussi conformes aux recommandations de la nouvelle politique de santé publique ».
Les unités de traitement de l'obésité, qui seront bientôt mises en place dans les hôpitaux universitaires, joueront également un rôle clé. Ces unités auront pour mission non seulement de traiter les patients, mais aussi de participer activement aux campagnes de sensibilisation et à l'éducation thérapeutique des patients.
Du reste, le ministre a reconnu que « le guide de prévention et de prise en charge de l’obésité, lancé en février dernier, ne suffisait pas à lui seul pour résoudre ce problème complexe. Il a souligné l'importance d’une « stratégie nationale impliquant plusieurs secteurs dans le cadre d'un programme national de santé », qui inclura des campagnes de sensibilisation adaptées à différents publics et des interventions ciblées sur le terrain.
En Algérie, l'obésité touche 30 % de femmes et 14 % d'hommes, selon une enquête nationale sachant que si des mesures urgentes ne sont pas prises, le phénomène touchera 46 % de femmes et 14% à 30 % d'hommes d'ici 2030.
Selon une étude mondiale récente, la hausse des cas d'obésité pourrait coûter à l'économie mondiale un taux de 3,3% du PIB d'ici 2060.
Farid Belgacem-Radio Algérie Multimédia