« Le recours à l’exploitation des réserves non conventionnelles du gaz naturel dans le contexte géostratégique mondial est tout simplement vital pour notre pays ».
C’est ce qu’a affirmé ce matin M. Ali Hached, ex-vice-président du groupe Sonatrach, sur les ondes de la Radio Algérienne au cours de l’émission L’invité de la rédaction de la Radio chaine 3.
Lors de son passage, M. Hached a d’abord dressé un état des lieux du marché mondial avec ses nouveaux développements coïncidant, faut-il le souligner, avec l’ouverture, ce matin à Doha, du 6ème Forum des pays exportateurs du gaz, pour revenir ensuite sur la place que l’Algérie doit occuper à court, moyen et long termes.
Les nouveaux développement que connaît la crise russo-ukrainienne, pour ne citer que celle-ci, est en effet en passe d’engendrer une nouvelle redistribution des cartes du marché mondial du gaz où l'Algérie est immanquablement appelée à jouer le rôle qui lui revient en tant que l'un des producteurs de gaz avec lequel il faudra compter.
«Une lutte féroce va se livrer pour accaparer les quelque 40 milliards de m3 supplémentaires que le Qatar va mettre sur le marché et c'est pour cela que le président américain a appelé les Qataris à être le substitut à l'approvisionnement russe en Europe», explique M. Hached, soulignant au passage que «les Etats Unis sont redevenus, depuis près d'un mois, premier exportateurs du gaz, alors qu'ils étaient troisièmes après, respectivement, l'Australie et le Qatar», et ce, suite à leur exploitation du gaz de schiste. Le Qatar est donc «appelé à devenir l'acteur majeur dans l'approvisionnement de l'Europe», fait remarquer l'invité de la Radio.
Pourtant, l'Europe est le marché naturel pour l'Algérie qui, elle, ne dispose malheureusement pas quantités suffisantes pour jouer ce rôle. C'est pourquoi, M. Hached appelle à augmenter ses capacités, y compris par le recours à l'exploitation des réserves non conventionnelles. Pour lui, tout retard est une perte de temps précieux.
«En quelques années, on pourrait mettre quelque dizaines de milliards de mètres cubes de gaz sur le marché, et ensuite s'inscrire dans une stratégie de développement de nos réserves qui pourrait, en fonction de l'intensité des investissements, nous permettre de redevenir un producteur de gaz majeur pour l'Europe».
Radio Algérie Multimédia