Abderrahmane Hadef : « L’Algérie a les atouts pour rejoindre les pays émergents »  

15/09/2024 - 12:26

« Aujourd’hui, le pays entame un nouveau mandat présidentiel dans un contexte assez particulier où l’Algérie ambitionne de devenir une force économique à l’échelle régionale et internationale sous le signe de la stabilité et la prospérité permettant de consolider tous les acquis notamment au niveau de la cohésion sociale », estime le consultant et expert en géo économie, Abderrahmane Hadef.

En termes de dynamique économique, l’intervenant à l’émission « L‘Invité de la rédaction », de la Chaîne 3 de la Radio Algérienne, estime que l’Algérie a les atouts nécessaires pour rejoindre les pays émergents à l’horizon 2030, tel qu’il est inscrit dans le projet politique du président de la République Abdelmadjid Tebboune, qui ambitionne de faire de l’Algérie une force économique régionale et à l’international, soulignant qu’il s’est, évidemment, engagé à parachever les réformes initiées lors du premier mandat, dont la refonte du système économique.

Actuellement, insiste-t-il, il s’agit d’accélérer la cadence de réalisation de tout ce qui a été fait jusque-là, notamment améliorer davantage le climat des affaires. Car, selon l’expert, pour rejoindre les pays émergents, il faut avoir un produit intérieur brut (PIB) important, une croissance durable et stable.

« En effet, le programme présidentiel table sur un PIB de l’ordre de 400 milliards de dollars à l’horizon 2027 », rappel l’expert et ajoute que l’Algérie a les capacités d’atteindre ce seuil et, même, de le dépasser à l’horizon 2030.

Afin d’atteindre cet objectif, M. Hadef priorise l’investissement, un des outils de la croissance, ainsi que les finances et l’industrie manufacturière.

Et de rappeler, à ce propos, que pas mal de chantiers ont été ouverts par la Banque d’Algérie pour accélérer l’amélioration de notre système financier avec l’intégration des outils numériques pour l’amélioration de la gouvernance bancaire.

Moderniser le système administratif

Parallèlement, l’expert insiste sur la modernisation de tout ce qui est système administratif, car il y va, selon lui, de « la diminution des aléas bureaucratiques » et ce, à l’effet de « libérer davantage les initiatives en ce sens afin de réaliser une diversification économique et une industrie manufacturière, levier de diversification et d’amélioration de la productivité.

En effet, l’invité de la Chaîne 3 recommande « une politique industrielle claire qui permet de répondre aux besoins nationaux, mais surtout avoir cette capacité d’améliorer l’outil de production ». Il estime également que nous avons des actifs dormants à réactiver et des filières à redynamiser, tels que l’électronique, l’électrique et l’agroalimentaire, et ce, selon les capacités de l’Algérie, dont les avantages compétitifs n’attendent qu’à être exploités.

M. Hadef cite comme exemple les infrastructures et la ressource humaine, formée chaque année, les potentiels minier, agroalimentaire, pharmaceutique et autres filières à haute valeur ajoutée comme les énergies renouvelables et le numérique.

L’exigence de l’option numérique

L’option numérique est une exigence pour l’émergence d’un pays, voire un enjeu de souveraineté où il est impératif que l’Algérie doive garantir la mise en œuvre et le renforcement du triptyque « souveraineté énergétique-alimentaire-numérique ». « Ce triptyque est extrêmement important pour un modèle de croissance durable et diversifié », avise-t-il.

De son avis, l’Algérie doit bâtir une économie numérique estimée entre 5 et 10% du PIB national. « Nous avons les capacités, il faut juste encourager les acteurs pour développer et sécuriser notre système numérique », rappelle l’expert en géo économie, considérant que « le numérique est un levier de croissance et de performance durable si l’on respecte le principe de l’obligation de performance et une démarche de résultats ».

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