Les experts en finance ont mis en avant l’importance de la décision prise, dimanche dernier, par le président de la République, portant augmentation «substantielle» du montant de l'allocation touristique, ce qui est à même de conforter davantage les citoyens en partance à l’étranger.
Le président de la République avait ordonné dimanche dernier, lors du Conseil des ministres qu’il a présidé, une augmentation substantielle du montant de l'allocation touristique, octroyée une fois par an au profit des citoyens voyageant à l'étranger, outre l’augmentation de l'allocation du hadj et de la bourse des étudiants, à l'intérieur du pays et à l'étranger.
Saluant la décision d’augmentation de l’allocation touristique, qui n’a pas été révisée depuis 1997, le professeur de Finances, à l’Université de Kasdi Merbah de Ouargla, Slimane Nacer, a indiqué dans une déclaration à l’APS, que cette décision, une fois appliquée, «confortera davantage le citoyen algérien, notamment le touriste, d’autant que cette allocation couvrira une partie significative de ses dépenses, en fonction de la période de séjour à l’étranger, de même qu’elle n’aura aucun impact sur l’économie nationale et sur les réserves de changes».
L'instruction de la Banque d'Algérie n 08-97 relative au droit de change pour voyage à l'étranger fixant le montant annuel du droit de change pour dépenses liées à des voyages à l'étranger à la contre-valeur en devise de 15.000 DA, est en vigueur depuis 1997 et ce seuil n'a jamais été changé depuis cette date.
Pour sa part, l'expert financier et bancaire Idir Sassi, a souligné que la décision de l'augmentation du montant de l'allocation touristique est une «décision judicieuse», tandis que l'enseignant en économie, Brahim Guendouzi, s'est félicité à son tour de la décision de l'augmentation de l'allocation «de manière substantielle», ajoutant que «la conjoncture économique du pays et notamment en termes de soldes financiers extérieurs et du niveau remarquable des réserves de change, permet de revoir à la hausse l'allocation touristique».
L'Agence nationale des grands équilibres du budget de l'Etat redonnera à la planification son rôle dans l'économie nationale
«Sans l'ombre d'un doute, la décision prise par le président de la République au profit de tout algérien voyageant à l'étranger aura un écho très positif. De prime abord, cette procédure compensera la diminution de la contre-valeur en devise de l'allocation d'un montant de 15.000 DA en vigueur depuis 1997, et confortera également le touriste algérien».
Lors de la réunion du conseil des ministres, le président de la République avait ordonné également la création de l'Agence nationale des grands équilibres du budget de l'Etat, de la prospective et de la planification, pour un suivi minutieux des sous-budgets et budgets sectoriels en consécration de la transparence.
A cet effet, M. Guendouzi a affirmé que la création de cette agence apportera «une contribution stratégique à la finance publique, de même qu'à la programmation des projets d'investissement et conditions de réalisation, vu qu'elle intervient en parachèvement des réformes engagées à la faveur de la loi organique relative aux lois de finances, la loi sur la comptabilité publique et le nouveau code des marchés publics».
«L'instance en question travaillera, sans doute, dans le cadre d'une démarche prospective et une vision à long terme concernant toutes les politiques publiques à exécuter et à évaluer», a-t-il poursuivi, estimant que «la planification économique qui jusque-là faisait défaut dans le cadre économique national, reprendra son rôle central dans la coordination des ressources du pays et leur affectation à bon escient en faveur du développement durable».
«Il est désormais nécessaire de garantir un équilibre financier au budget de l'Etat et de rationaliser les dépenses publiques afin d'optimiser la performance dans la gestion des projets et des marchés publics», a souligné M. Guendouzi.
Pour M. Idir Saci, la création de cette agence constituera «une plus-value en termes de gestion et de contrôle du budget de l'Etat, mais aussi un renforcement de la prospective budgétaire en vue d'assurer davantage d'efficacité et de rigueur en matière d'exécution. Ainsi, elle sera habilitée à examiner les demandes de budget introduites par les ministères et les instances».
L'exécution d'un budget dans le cadre de l'Agence se fera de manière «scientifique permettant à l'Etat d'agir dans la transparence et de contrôler le déficit intérieur et de le réduire de façon étudiée préalablement».