Le Président sahraoui, Brahim Ghali a affirmé que la dernière décision de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), venait appuyer les vérités concernant le Sahara occidental affirmant que «le Maroc n'a aucune souveraineté sur ce territoire et qu'il s'agit là de deux pays séparés et distincts», la qualifiant «d'historique» et de «grande victoire pour le peuple sahraoui et pour le droit, la justice et la légalité».
Dans son allocution prononcée, samedi dernier, à l'occasion du 49e anniversaire de l'unité nationale (12 octobre), M. Ghali a déclaré que «le mois d'octobre a connu des avancées juridiques en faveur des droits légitimes du peuple sahraoui et de sa juste cause», notant que «le 16 octobre 1975, la CIJ de La Haye avait rendu une décision historique rejetant de manière catégorique toute souveraineté du Royaume marocain sur le Sahara occidental et confirme que le peuple sahraoui doit pouvoir exercer pleinement et légitimement son droit à l'autodétermination».
Selon M. Ghali, la dernière décision de la CJUE déclarant illégaux les accords commerciaux entre le Maroc et l'UE, incluant les territoires sahraouis occupés, «réaffirme les vérités bien établies sur la question du Sahara occidental, 49 ans après, à savoir qu'il n'existe aucune souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, et que ce sont deux pays séparés et distincts».
«Il semble que l'impact du choc a été immense sur le Makhzen marocain, ayant plongé ce dernier dans une confusion évidente, allant jusqu'à nier tout lien avec la question, alors qu'il est la deuxième partie des accords invalidés juridiquement» a-t-il dit.
Et d'ajouter: «Le Makhzen, dépassant les limites de la bienséance et de la morale, s'est attaqué ouvertement à la plus haute institution judiciaire européenne, non seulement en rejetant la décision, mais en mettant en doute l'intégrité des magistrats et en méprisant leurs compétences et en les qualifiant de superficiels. Il se peut que le ministre marocain des Affaires étrangères et le régime du Makhzen en général, n'ont pas compris qu'il existe une justice intègre et non soumise aux procédés corrompus systématiques du Maroc, ni au chantage et à l'espionnage par le biais du logiciel Pegasus ou par d'autres méthodes», a-t-il martelé.
«Ce qui suscite non seulement l'indignation mais aussi le sarcasme, c'est qu'à peine quelques jours après la décision de la plus haute instance judiciaire d'Europe (...) le roi du Maroc, dans son discours prononcé vendredi devant le Parlement, prétend que la déclaration du président français, Emmanuel Macron, renonçant aux exigences de la légitimité internationale et soutenant l'occupation illégale marocaine du Sahara Occidental, est +une victoire pour le droit et la légalité+», s'est-t-il interrogé.
«Le roi du Maroc a-t-il oublié que la France est un pays européen, tenu de respecter les décisions de la justice européenne?», s'est-il demandé. Et de poursuivre: «il semble que le roi Mohammed VI a hérité de Hassan II la capacité de déformer et de falsifier les faits, lui qui considérait que la décision de la CIJ de 1975 appuyait son projet expansionniste, alors que cette décision était pourtant parfaitement claire en rejetant catégoriquement toute souveraineté marocaine sur le Sahara occidental et en affirmant expressément que le peuple sahraoui doit pouvoir exercer son droit à l'autodétermination».
Le président sahraoui a exprimé son espoir de voir l'UE se conformer «pleinement et strictement» à la décision de sa juridiction, et que «le Conseil européen et la Commission européenne corrigent l'erreur grave consistant à signer des accords illégaux avec l'Etat marocain occupant et expansionniste qui pille les ressources d'un peuple sans défense et opprimé dans un territoire en attente de décolonisation et inscrit en tant que tel à l'ONU».
Et de souligner que tous les accords et les transactions de partenaires étrangers avec l'occupant marocain incluant les territoires, l'espace aérien ou les eaux territoriales du Sahara occidental, «ne sont rien d'autre que des vols par excellence en violation du droit international et du droit international humanitaire, en faisant fi des valeurs morales et des coutumes», affirmant que le respect du droit international, du droit international humanitaire et du droit européen, et partant le respect du droit inaliénable et imprescriptible du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance, «est la voie légitime, pratique et réaliste pour résoudre le conflit du Sahara occidental».