La spécialiste de la finance islamique Sofiane Mazari a estimé, ce mardi, que le budget inscrit dans le projet de loi de finances (PLF-2025), présenté par le ministre des Finances devant les députés de l’Assemblée populaire nationale (APN) est « le plus important depuis l’indépendance du pays avec 122 milliards de dollars », arguant qu’« comporte des chapitres majeurs sur l’investissement et les transferts sociaux ».
Dans son intervention à l’émission « L’Invité du jour » de la chaîne 3 de la Radio algérienne, M Mazari a indiqué que le PLF-2025 permettra un dégel de quelques 100 projets, bloqués depuis 2014, et la relance de l’investissement public dans plusieurs secteurs clés.
Il citera, entre autres nouveautés introduites dans le PLF-2025, « le Trésor public sera autorisé à émettre un nouvel instrument de levée de fonds, à savoir +le Soukouk+, un instrument de la finance islamique qui permettra à l’Etat de financer beaucoup d’infrastructures ».
Concrètement, cet expert explique que « la taille de la finance islamique estimée à 800 milliards de dinars, soit 6 milliards de dollars, constitue une part de marché allant jusqu’à 6 % du marché bancaire global », soulignant que « la finance islamique est un gisement important d’épargne qu’il faudra transformer en investissements, outre une partie dédié directement au financement des entreprises ».
Pis encore, l’intervenant affirme qu’il y a davantage de possibilités « pour développer cet instrument à l’avenir, car il est adossé à des actifs réels, basé sur des dispositions transparentes, avec le partage des risques», révélant que « le marché islamique avoisine 30 % de croissance chaque année, avec douze acteurs sur le marché », tout en annonçant l’arrivée imminente d’un treizième acteur.
« Nous avons constaté une avancée remarquable ces derniers mois dans le secteur de la finance en général », indique M. Mazari, citant l’ouverture du capital d’une banque publique qui a permis de lever plus de 112 milliards de dinars, révélant qu’« il y aura d’autre acteurs qui vont ouvrir leur capitale, ce qui permettra d’alimenter le marché, de diversifier les financements avec les +Soukouk+ et les +Soukouk corporatifs+ qui pourraient être émis par les entreprises pour financer les projets d’investissement dans le pays. Et là, il faudra aménager, en conséquence, le Code du commerce ».
Farid B-Radio Algérie Multimédia