Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a adressé, ce mercredi, un message à la veille de la célébration de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien (29 novembre), lu en son nom par le ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit, M. Laïd Rebiga, lors d'une cérémonie organisée mercredi à Alger. En voici la traduction APS :
«La célébration de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien intervient cette année dans une conjoncture particulière, marquée par l'agression brutale de l'occupation israélienne contre le peuple palestinien sans défense, particulièrement dans la bande de Ghaza, une agression qui a entamé sa deuxième année face à l'infâme incapacité internationale à mettre fin à ses conséquences atroces à travers lesquelles l'occupant israélien piétine toutes les chartes et règles.
Malgré les souffrances incommensurables et les épreuves accablantes qu'il endure, le peuple palestinien frère, à l'instar des peuples révoltés en quête de liberté, écrit son propre miracle. Refusant de se résigner au fait accompli, il clame ses droits depuis les geôles, les montagnes, les décombres et les entrailles de la terre et continue de résister au blocus, à la famine, aux bombardements et aux sévices, avec patience et dignité, armé de sa foi inébranlable en la justesse de sa cause et en la légitimité de ses revendications.
Devant l'ampleur de ces sacrifices, nous ne pouvons que nous incliner avec déférence et admiration devant ce peuple combattant qui mérite un soulèvement décisif de l'ensemble de la communauté internationale pour le soustraire aux plans de génocide que l'occupant, avec toute sa tyrannie, met en œuvre aujourd'hui à Ghaza.
En tant que partisans d'une paix juste, il nous incombe d'unir nos efforts, de rassembler nos forces et de nous montrer plus déterminés que jamais pour permettre au peuple palestinien d'accéder à la réalité espérée, pleinement garantie par les lois et la légalité internationale, une réalité inaliénable et imprescriptible, tel que décrété par la Cour internationale de justice (CIJ) dans son avis rendu le 19 juillet 2024 et approuvé par l'Assemblée générale des Nations Unies dans sa résolution ES-10/24.
Le coût du silence et de l'inaction face à la tragédie palestinienne qui se déroule devant nous est exorbitant, et il le sera davantage encore demain. L'incapacité de la communauté internationale à imposer les décisions de la légalité internationale à l'occupant israélien ne menace pas uniquement les bases d'un ordre international conçu par de sages fondateurs et consolidé par les générations successives, mais contribue aussi à l'avènement d'un ordre anarchique entièrement soumis à la logique de la force et annihilant toute forme de justice et de droit.
Dans cette sinistre et dangereuse conjoncture, l'Algérie réaffirme son soutien constant et indéfectible au peuple palestinien dans sa lutte légitime pour arracher son droit à l'autodétermination et à l'établissement de son Etat indépendant et souverain sur les frontières du 4 juin 1967 avec El Qods pour capitale, conformément aux décisions de la légalité internationale.
Mon pays insiste également sur l'impératif de demander des comptes à l'occupant pour les crimes de génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité qu'il continue de commettre contre le peuple palestinien.
De même qu'il réaffirme son rejet et sa vive condamnation de toute tentative désespérée de liquider la cause palestinienne, à travers l'exode forcé et la modification du statut historique et juridique de la ville d'El Qods avec tous ses symboles sacrés musulmans et chrétiens.
L'Algérie continuera, en tant que membre du Conseil de sécurité, à défendre haut et fort sa position en parfait accord avec ses principes constants et ses engagements vis-à-vis de la Charte des Nations Unies.
Alors que le monde plaide unanimement en faveur de la solution à deux Etats, il n'y a pas d'autre alternative que de permettre l'admission de la Palestine comme Etat membre de plein droit des Nations Unies et de barrer la route définitivement aux extrémistes qui dénient aux Palestiniens leurs droits existentiels et nationaux.
Il convient ici de saluer la tendance actuelle croissante vers la reconnaissance internationale de l'Etat de Palestine et d'encourager les pays qui ne l'ont pas encore fait, à se joindre à cet élan et à adhérer au processus visant à asseoir une paix juste.
La stabilité et la sécurité au Moyen-Orient sont étroitement liées au règlement de la question palestinienne, qui passe par la fin de l'occupation, origine du mal et de la violence, et le recouvrement par le peuple palestinien de ses droits inaliénables.
Faisons de cette Journée de solidarité une halte pour réaffirmer notre engagement et notre détermination à concrétiser la solution légale et juste à cette cause, car, fort de l'unité de notre soutien, le peuple palestinien pourra s'épanouir sur cette même terre que l'occupant s'acharne à brûler».
APS