La carte énergétique mondiale est en train de se redessiner en raison des conflits au Moyen-Orient. Pour l’expert en énergie et enseignant en stratégie et géopolitique, Mourad Preure, les récents évènements en Syrie et la situation globale dans la région n’est autre qu’une lutte pour « prendre le contrôle sur les sources énergétiques et des routes maritimes ».
« Ce qui se passe en ce moment en Syrie, en particulier, et au Moyen-Orient, d’une manière générale, est un conflit pour le contrôle des sources énergétiques et des routes maritimes », indique M. Preuve lors de son passage, ce mardi, dans l’émission « L’invité du Jour » de la Chaîne 3 de la Radio algérienne.
Selon l’orateur, cette situation va impacter plusieurs pays dans la région, dont l'Irak et l’Iran . « Incontestablement, il va ya voir des effets seconds sur l’Irak. L’Iran sera également impacté, directement et/ou indirectement, car, avec la Russie, ils avaient la main sur l’équilibre géopolitique et géostratégique dans la région », prévient M. Preure, avant de poursuivre « Aujourd’hui, l’Iran se retrouve affaibli et l’équilibre moyen-oriental prend une autre dimension, car la chute d’un ordre est toujours suivie par le désordre ».
Concernant la répercussion de cette situation sur les marchés pétroliers, l’intervenant précise que ces derniers ne connaissent pas de réels bouleversements, en raison du surapprovisionnement des marchés, mais cela ne va pas durer.
« Pour le moment, il n’y a pas de crainte de rupture d’approvisionnement. De ce fait, le cours du pétrole est marqué par une légère hausse, toutefois, cette situation risque de ne pas perdurer et de se développer d’une manière inconnue, car aucun expert au monde ne peut prédire comment la situation va évoluer en Syrie et les répercussions qu’elle aura sur les marchés », affirme M. Preure.
Les hydrocarbures ont encore de beaux jours
Interrogé sur la transition énergétique, et son impact sur le futur des conflits, l’invité de la Chaîne 3 a estimé que cette transition, qui est en train de se faire au pas de course, est une illusion.
Pire encore, ce changement et cette allure s’avèrent désastreux pour bon nombre de secteurs, dont celui de l’industrie automobile.
M. Preuve poursuit en étayant son argumentaire, citant en exemple l’industrie automobile allemande, où des marques telles que Volkswagen sont forcées de fermer des usines, ou encore l’action du groupe automobile multinational franco-italo-américain « Stellantis » qui a perdu 50% de sa valeur en une année.
Pour le consultant international en questions énergétiques, ce n’est pas demain la veille que les énergies vertes vont remplacer les hydrocarbures. « Le pétrole et le gaz représenteront 50% de la consommation mondiale de l’énergie en 2050 et continueront à être source de conflit », estime-t-il avant de conclure « La Chine est le premier importateur mondial de pétrole et de gaz. Si on souhaite étrangler la Chaine, on étrangle le Moyen-Orient ».
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