Le secrétaire général du Haut-commissariat à l’amazighité (HCA), Si El Hachemi Assad, a indiqué, ce jeudi que « la célébration de Yennayer 2975/2025 coïncide cette année avec la 5e édition du Prix du président de République pour la littérature et la langue amazighes, placées sous le patronage du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, et organisées par le HCA, (10-20 Yennayer) sous le slogan +Yennayer... L'authenticité de l'Algérie triomphante tissée par les ksour du Gourara+».
Lors de son intervention dans l’émission « L’invité du jour » de la chaîne 3 de la Radio algérienne, M Assad a affirmé que le coup d’envoi du programme des festivités nationales du nouvel an amazigh Yennayer 2975/2025 sera donné, ce jeudi à partir de la wilaya de Timimoun, avec l'inauguration de la façade de l'aéroport de Timimoun, transcrite dans les deux langues nationales, arabe et Tamazight, et l'installation des groupes des ateliers de formation, ce jeudi à 16 heures.
Rappelant que la fête de Yennayer revêt à la fois un caractère populaire et officiel, sous l’égide du HCA, M Assad estime que « cette fête institutionnalisée en 2017 va toucher tous les aspects, tant festif, culturel, recherche et technologies ».
Signature prochaine d’une convention entre le HCA et l’ONDA
Abordant le programme de ces festivités, l’invité de la Radio algérienne indique qu’il y aura plusieurs activités dans les ksour de la wilaya de Timimoun, avec des activités de proximité, révélant que « le HCA va signer incessamment une convention avec l'office national des droits d'auteur et des droits voisins (ONDA) pour accompagner les artistes et les porteurs de projets artistiques en tamazight, mais aussi en langue arabe ».
Le Souk de Yennayer, un concept pour propulser l’artisanat
Dans le même sillage, M Assad révèle que le HCA a lancé le Souk de Yennayer, précisant que « ce nouveau concept vise à propulser les coopératives, mais surtout les femmes au foyer qui s’investissent dans l’artisanat en les accompagnant pour créer des startups et des coopératives. Aussi, nous avons le livre et le multimédia en tamazight. Tout ce programme est proposé à Timimoun pour accueillir le Nouvel An, avec en amont un bilan de nos activités et les perspectives et le nouveau plan de charge ».
Proposer davantage de mécanismes pour promouvoir Tamazight
Concernant l’enseignement de la langue Tamazight en Algérie, M Assad estime que « c’est au HCA et aux institutions de l’Etat de proposer davantage de mécanismes pour la promouvoir, car cette langue a été constitutionnalisée en 2016 et confortée par la Constitution de 2020. Dans la mission du HCA, il y a la l’introduction et la consolidation de Tamazight dans le système éducatif et dans la communication, la réhabilitation de l’amazighité dans sa profondeur historique ».
Tamazight, devenue une réalité dans l’école algérienne depuis 1995-1996
Dans ce sens, le SG du HCA affirme que « depuis la rentrée scolaire de 1995-1996, nous avons réussi à introduire la langue Tamazight dans l’école. La langue Tamazight est devenue une réalité dans l’école algérienne. C’est un acquis majeur et nous sommes sur un processus de généralisation graduelle. Actuellement, nous sommes sur 45 wilayas qui sont concernées par son enseignement, même si on ne touche pas à tous les paliers dans certaines wilayas. »
Généraliser l’enseignement de Tamazight à l’horizon 2038
Rappelant que le HCA est porteur d’un projet et d’un plaidoyer, M Assad révèle qu’« 2038, nous souhaitons que le mémorandum, transmis à qui de droit et aux partenaires de l’Education nationale, soit respecté. C'est-à-dire élargir l’enseignement de Tamazight aux 58 wilayas. Il est important de traduire la dimension nationale, car Tamazight n’est pas destinée seulement aux populations amazighophones, mais à tous les Algériens », tout en soulignant que « c’est à l’école et à l’université de consolider ce bilinguisme, d’autant qu’il y a ce contingent d’enseignants qui forment».
Revoir quelques dispositions de la loi relative à l’orientation de l’Education nationale
Aux yeux de M Assad, « il était temps de revoir quelques dispositions de la loi relative à l’orientation de l’Education nationale, car, pour le moment, Tamazight est considérée comme une matière facultative. Avec cette coopération possible, il faudra relancer cette commission mixte pour trouver des solutions, en assurant notamment, dès la rentrée scolaire prochaine, une continuité de son enseignement, car nous constatons que certains élèves apprennent cette langue au primaire et, à leur passage au collège, ils butent sur un enseignement décousu. »
Statuer sur l’enseignement obligatoire de Tamazight
Arguant qu’il y a un engouement à vouloir apprendre cette langue dans les écoles, M Assad affirme qu’« il faudra statuer sur son enseignement obligatoire à l’instar de toutes les autres matières. Il y a aussi des problèmes pédagogiques inhérents à la non-application des instructions ministérielles, notamment en termes de volumes horaires ».
Farid Belgacem-Radio Algérie Multimédia