Vote de la résolution du Conseil de sécurité sur la Mer Rouge : Bendjama explique les raisons de l'abstention de l'Algérie

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16/01/2025 - 10:12

Le représentant permanent de l’Algérie auprès de l’ONU, Amar Bendjama, a expliqué mercredi l'abstention de l'Algérie lors du vote de la résolution 2768 sur la sécurité en Mer Rouge, par ses «préoccupations» concernant la mise en œuvre de la résolution 2722 (2024), notamment quant à une interprétation erronée du droit international pouvant mener à des frappes sur un pays souverain (Yémen).

«Notre abstention s’explique par notre préoccupation concernant la mise en œuvre de la résolution 2722 et ce que nous considérons comme un abus ou une mauvaise interprétation du droit de se défendre en menant des attaques sur des territoires de pays souverains», a-t-il déclaré après l’adoption par le Conseil de sécurité par 12 voix pour et 3 abstentions de la résolution 2768 (2025).

Une résolution par laquelle, il prolonge de six mois la demande faite au Secrétaire général de l'ONU de lui présenter des rapports écrits mensuels sur toute nouvelle attaque des Houthis contre des navires marchands et des navires de commerce en Mer Rouge, afin d’éclairer ses futures consultations.

En janvier 2024, le Conseil de sécurité avait adopté une résolution 2722 (2024) qui exige des Houthis qu’ils mettent fin immédiatement aux attaques contre des navires marchands et de commerce.

L’ambassadeur Bendjama a jugé, à ce titre, «essentiel» de «faire respecter le droit international» et de «veiller à ce que les mesures prises au nom des droits et libertés de navigation ne portent pas atteinte à la souveraineté des pays».

Il a mis l’accent, dans ce contexte, sur «la nécessité d’être factuel en faisant explicitement référence dans cette résolution à la situation dévastatrice à Ghaza comme cause fondamentale, ou du moins comme facteur déclencheur, des tensions actuelles en Mer Rouge et dans l’ensemble de la région».

Le représentant permanent de l’Algérie auprès de l’ONU a rappelé, à l’occasion, que l’abstention de l’Algérie lors du vote de la nouvelle résolution est «conforme» aux votes précédents sur les résolutions 2722 (2024) et 2739 (2024).

«La décision de ma délégation de s'abstenir sur cette résolution ne doit pas être interprétée comme une réserve à l'égard du rapport mensuel du Secrétaire général sur la situation en Mer Rouge. Ce n’est pas non plus que nous ignorons les attaques des Houthis contre les navires de commerce», a-t-il indiqué.

Il a assuré, à ce propos, que la délégation algérienne à l’ONU «attache une grande importance à ces rapports».

«Nous sommes conscients de l’importance de la sécurité maritime dans la région et de la liberté de navigation, ainsi que de la sécurité des navires et de leurs équipages», a-t-il ajouté.

Il a insisté dans ce sillage sur «l’importance primordiale de la pleine mise en œuvre du cessez-le-feu à Ghaza qui vient d’être conclu».

M. Bendjama a exprimé, à ce propos, son espoir que cet accord «ouvre la voie à un meilleur accès à l’aide humanitaire à la population palestinienne à Ghaza».

Réitérant son appel à «la plus grande retenue» et au «dialogue» pour «empêcher de nouvelles violences, assurer la stabilité régionale et épargner au peuple yéménite et à toute la région de nouvelles souffrances», le représentant permanent de l’Algérie auprès de l’ONU a plaidé pour «un processus de paix dirigé par les Yéménites» et reposant sur «un cadre de règlement politique convenu».

Ce processus est «crucial et urgent plus que jamais pour parvenir à une paix régionale durable», a-t-il conclu.

APS