Le Groupe A3+ au Conseil de sécurité a exprimé, jeudi, sa préoccupation quant à «l'érosion» continue des avoirs gelés de la Libye, due à leur mauvaise utilisation et gestion par certaines institutions financières internationales, affirmant que le peuple libyen devait bénéficier de réparations complètes pour ces violations.
Cette déclaration a été faite par le représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations unies, M. Amar Bendjama, au nom du Groupe A3+ (Algérie, Somalie, Sierra Leone et Guyana) lors d'une séance du Conseil de sécurité, présidée par l'Algérie, en sa qualité de présidente en exercice du Conseil onusien, consacrée à la situation en Libye.
La réunion intervient au terme du vote par le Conseil d'une résolution sur le renouvellement du mandat du Groupe d'experts du Comité des sanctions contre la Libye, créé en vertu de la résolution 1970.
A l'entame de son allocution, M. Bendjama a déclaré qu'«en dépit des lacunes contenues dans le texte de cette résolution, le Groupe A3+ a voté en sa faveur. Nous reconnaissons les nombreux avantages de ses dispositions ainsi que les progrès significatifs qu'elle apporte».
Le Groupe A3+ «salue la décision du Conseil de sécurité, la première du genre, de permettre enfin à l'Autorité libyenne d'investissement (LIA) de réinvestir ses avoirs gelés, en vue de préserver leur valeur pour le bénéfice futur du peuple libyen», a souligné M. Bendjama.
Dans le même contexte, M. Bendjama a exprimé la «vive préoccupation» du Groupe quant à «l'érosion continue des avoirs libyens gelés, en raison de leur mauvaise utilisation et gestion par certaines institutions financières internationales qui devraient être tenues responsables», affirmant que «le peuple libyen doit bénéficier d'indemnisations et de réparations complètes, pour ces violations».
Le diplomate algérien a précisé que «le groupe prend note des progrès encourageants réalisés dans la radiation de certaines personnes et entités de la liste des sanctions, car ne répondant plus aux critères pour y figurer».
Il a également indiqué que «le Comité des sanctions informera, à compter de ce jour (jeudi), la mission permanente de la Libye à New York de toutes les correspondances liées au comité». Cela constitue, selon lui, «une amélioration supplémentaire qui renforcera l'efficacité et la transparence de notre action en tant que membres du Conseil, et permettra d'informer officiellement la Libye de toute évolution concernant ses avoirs gelés».
Le Groupe A3+ a aussi pris note des amendements apportés à l'alinéa 9 de la résolution 1970 permettant aux Etats membres de fournir une assistance technique pour la création d'un centre de coordination, en réponse à la demande du Conseil présidentiel libyen, a ajouté M. Bendjama dans son allocution, précisant que cette disposition sera mise en œuvre en étroite coordination et avec l'accord du Gouvernement légitime de la Libye reconnu par la communauté internationale.
Concernant la situation politique en Libye, le Groupe a exprimé son «engagement ferme en faveur d'un processus politique dirigé et contrôlé par les Libyens, sous l'égide des Nations unies», appelant, à ce propos, au retrait immédiat des forces étrangères, des combattants étrangers et des mercenaires, ainsi qu'au respect total de l'unité, de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la Libye.
«Le Groupe se tient aux côtés du peuple libyen, qui a beaucoup souffert des conséquences des mauvais calculs et des décisions précipitées prises par le passé par ce Conseil honorable», a conclu M. Bendjama.
Le Groupe A3+ a invité le Conseil à assumer ses responsabilités et à soutenir le peuple libyen, notamment en créant un environnement propice à l'organisation d'élections libres, transparentes et inclusives, permettant ainsi au peuple libyen de construire un avenir meilleur pour lui-même et pour son pays.
APS