Radio Algérienne
La formation professionnelle en Algérie continue de faire sa mue pour répondre aux exigences du moment et faire face aux défis à venir. Outre sa digitalisation, ce secteur va connaître une refonte à différents niveaux, basée sur une approche qualitative, afin de poursuivre sa modernisation et changer son image stéréotypée.
Quelques jours après la nouvelle rentrée de la formation professionnelle, pour la session février 2025, marquée par de nombreuses nouveautés à l’image de la dématérialisation des procédures d’inscriptions, le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, Yacine El-Mahdi Oualid, a indiqué, ce jeudi, que cette deuxième session est un aperçu de ce qui va se produire dans les prochains mois.
« Véritablement, nous voulons aller vers une approche qualitative et changer l’image stéréotypée de la formation professionnelle, perçue par beaucoup comme une bouée de sauvetage, pour les personnes en échec scolaire. Nous voulons montrer que c’est une voie vers la réussite professionnelle et l’accès à l’emploi », a-t-il déclaré lors de son passage dans l’émission « L’invité du jour » de la Chaîne 3 de la radio algérienne.
Pour le premier responsable du secteur, la réforme de la carte se fera à différents niveaux, avec un plan de modernisation des programmes, sur la période 2025-2030, qui commencera par la mise à jour de la nomenclature. M. Oualid explique qu’il ne s’agit pas seulement d’ajouter de nouveaux métiers ou de supprimer d’autres métiers ou formations, mais également revoir la structure des formations.
Pour étayer ses propos, l’orateur a donné comme exemple la mécanique automobile, indiquant qu’il faut désormais prendre en considération les véhicules électriques et les véhicules hybrides.
« Nous voulons également aller au bout de l’approche par compétence, permettre de certifier les bloques de compétences, décloisonner entre formation professionnelle et formation continue, aller vers le recyclage des professionnels qui souhaitent actualiser leurs compétences et ajouter des métiers qui sont très demandés et malheureusement non proposés actuellement par la formation professionnelle, dans des secteurs comme le digital, le BTPH et l’industrie », a soutenu l’intervenant, avant d’ajouter : « Nous travaillons également sur la création de centres d’excellences, à travers lesquels nous allons revoir la cartographie nationale de la formation professionnelle pour pouvoir accompagner le développement des différentes industries au niveau national ».
Relance des olympiades des métiers
Poursuivant son intervention, le ministre de la Formation professionnelle a déclaré que l’un des cheval de bataille de son département est de changer l’image stéréotypée du secteur et de certains métiers, afin de les rendre plus attractifs.
À cet effet, il a annoncé officiellement la relance des olympiades des métiers, et ce, à partir d’aujourd’hui. Les équipes participantes vont concourir dans une quarantaine de spécialités, avec des finales qui seront organisées aux niveaux local et régional. Concernant la finale nationale, elle aura lieu le 3 novembre à Oran.
« Ces olympiades permettront de mettre la lumière sur les différents talents que nous avons au niveau de nos centres et de nos instituts. Cela donnera l’occasion de créer la compétition et de la concurrence entre les différents établissements et de rendre ces métiers attractifs de nouveau », a-t-il commenté.
Avec la relancer des olympiades des métiers, l’Algérie ambitionne de participer pour la première fois de son histoire au Mondial des métiers « Worldskills », une compétition internationale organisée tous les deux ans.
De plus, l’invité de la Chaîne 3 a révélé qu’une émission de télévision, dont le titre sera Mihan (métiers), est en cours de préparation. Selon lui, elle aura pour objectif de faire le récit des success-stories de la formation professionnelle.
« Aujourd’hui, on est persuadé que la clé pour réduire véritablement le taux de chômage est d’aller vers la formation professionnelle et d’orienter les gens vers des métiers qui peuvent leur permettre d’améliorer leurs conditions socio-économiques », a-t-il assuré.
Sur les projets futurs tracés pour ce secteur, M. Oualid a parlé de la mise en place prochaine d’une norme de qualité pour les établissements professionnels, publics et privés. Il a évoqué également un projet « assez ambitieux » de certifier une dizaine d’établissements, formation professionnelle, enseignement supérieur ou autre, en norme ISO 21001. « Les dix premiers établissements qui seront certifiés appartiendront au secteur de la Formation professionnelle. C’est quelque chose de très motivant qui va valoriser l’image du secteur », a-t-il informé.
Le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels souhaite également densifier le réseau d’ingénierie pédagogique pour pouvoir proposer davantage de programmes à l’effet d’aller vers l’approche par compétence et pour mettre en place les pôles d’excellences qui permettront de lancer le bac professionnel.
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