« Le défi majeur de la recherche scientifique reste le financement », indique, ce lundi Mme Ait Oudia Khatima, sous-directrice au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, sur les ondes de la chaine 2, de la Radio Algérienne.
« L’Etat fournit l’effort de résoudre ce problème mais ça reste insuffisant », dit-t-elle en substance, appelant à « augmenter ce financement passé de 8 à 18 milliards pour 2024-2025 (soit une augmentation de 120%) ».
Les avancées exigent un financement adéquat
Malgré cet appui, ajoute-elle, « il faut savoir qu’il y a beaucoup de domaines d’activités qui sont vraiment des domaines de compétences ». Ceci dit, note l’invitée de la matinée de la chaine 2, « le financement doit être diversifié », assurant qu’il y a beaucoup d’avancées technologiques qui sont en train de se faire et ces avancées demandent beaucoup d’argents.
Et de rappeler que l’« Algérie est en train de se distinguer par rapport à certains domaines tels que l’agroalimentaire, l’engineering, l’informatique, l’hydraulique (dont la gestion de l’eau et le dessalement), les énergies renouvelables, les sciences des matériaux, etc.»
Le ministère, ajoute l’oratrice, a mis plusieurs mécanismes stratégiques pour parer à cette insuffisance afin d’atteindre certains objectifs bien précis.
« Ces mécanismes, s’inscrivent en matière de recherche, en infrastructures scientifiques ou en matière d’innovation », fait-t-elle savoir, citant en exemple de la mise en place de programmes de recherche dans les trois plus importantes priorités, comme la sécurité sanitaire, la sécurité énergétique ou la santé du citoyen, ainsi que des projets thématiques de recherche ou des projets d’établissements, des réseaux thématiques de recherche.
Valoriser nos produits pour vendre
« Tout cet environnement est fait pour valoriser la recherche et répondre ainsi aux problèmes socio-économiques », souligne Mme Khatima, déplorant que « le problème est que nous avons su se valoriser pour se vendre ». « C’est bien beau de faire des choses, mais il faut se tourner vers l’entreprenariat », insiste-t-elle, pour ainsi dire « si nous ne savons pas valoriser notre travail, cela ne sert pas à grand-chose ».
« La société n’est pas au courant de ce qui se fait à l’université », dit-elle, enjoignant pourtant que beaucoup de choses se font, comme les logiciels, les puces électroniques, la voiture électrique. Et d’affirmer qu’il y a beaucoup de prototypes qui sont valorisables, mais qui ne sont pas vus par les partenaires socioéconomiques.
« Longtemps réfractaire au changement, l’université a changé présentement de mentalité », reconnait la responsable, insistant sur la nécessité de s’aligner sur le changement qui se fait au niveau mondial ou pour notre intérêt socioéconomique, espérant que « cet élan de changement de ces dernières années durera et boostera la recherche scientifique dans notre pays ».
L’ouverture salutaire de l’université
En effet, enchaine la chercheuse Khatima, « maintenant qu’il y a l’esprit de l’entreprenariat, il faut passer à l’industrialisation et la commercialisation avec la coopération de plusieurs secteurs ».
Toutes ces prouesses se font, désormais, dans le cadre de coopération tous azimuts, à savoir en interne et à l’international.
« Cette coopération est actée évidemment par des conventions contractées avec des entreprises nationales comme Sonatrach en quête d’innovation et qui cherchent des experts pointus dans leurs domaines pour élaborer des stratégies.
« Dans cette optique, des doctorants sont suivis de près, à travers les universités nationales pour aider leur placement selon leur compétence et les projets qu’ils portent », conclut la sous directrice au département de la recherche scientifique du ministère de l’Enseignement supérieur.
Radio Algérie Multimédia