Paru récemment au journal officiel, un nouveau décret exécutif portant sur les droits des personnes aux besoins spécifiques. Ce décret, introduit, selon le président du Conseil national dédié à cette catégorie de personnes, plusieurs nouveautés qui consolident ces droits.
Il s’agit selon, Abdelmadjid Tabti, de « nouvelles passerelles entre plusieurs intervenants multisectoriels ». « Ces passerelles permettent de collaborer en boucle pour une meilleure prise en charge des handicapés et surtout veiller à assurer leur insertion socioéconomique », explique, ce mardi, le président dudit Conseil lors de son passage à l’émission « L’Invité du jour, de la chaine 3, de la Radio Algérienne.
Des manquements handicapent le Conseil
Cette mission dont s’adjuge le Conseil national, dans le cadre n’est pas du tout aisé. « Elle passe nécessairement par le diagnostic de l’handicap et l’établir selon le barème préétabli », ajoute-t-il.
Mais, pour M. Tabti le diagnostic et la prise en charge souffrent du manque d’infrastructures adéquates et surtout la formation du personnel qui entoure ces patients, notamment ceux de la petite enfance dont l’apprentissage se fait différemment que celui des enfants normaux».
Encore faut-il savoir qu’l y a aujourd’hui deux millions de patients parmi eux des handicapés mentaux, psychiques, autistes, déficients intellectuels, de handicapés moteurs, des trisomiques et des erreurs de diagnostic médical.
« C’est dire combien le travail à fournir est très important à tous les niveaux », fait-il remarquer.
« Le manque d’écoles et de crèches spécialisées fait aggraver les conditions de vie et l’insertion de ses personnes aux besoins spécifique », regrette-t-il, déplorant que souvent « ce regard impitoyable de la société induit des situations conflictuelles due au rejet des autres parents normaux ».
Par ailleurs, l’invité de la chaine 3, évoque « le regard dégradant » au sein de la société qui fige cette catégorie de personnes. A ce propos, l’orateur met l’accent sur ce regard, appelant « à changer les lunettes par un grand travail sensibilisateur de fond ».
L’impératif du diagnostic précoce
La précocité des diagnostics et des prises en charge, dit le Professeur Tabti, peut éviter beaucoup de choses dont la détérioration de l’handicap, notamment acquis.
Le dit décret vient réactualiser le barème spécifiant les degrés d’incapacité de l’handicapé et surtout son insertion. C’est surtout son insertion socioéconomique. Les handicapés sont victimes plus du regard de la société que l’handicap lui-même.
« Cette loi est venue consolider les acquis et permet de diagnostiquer et prendre en charge précocement l’handicap afin d’éviter que ce dernier ne se détériore. Si nous agissons dans la prévention nous pouvons réduire beaucoup de volets », ajoute l’intervenant, citant entres, le coût des prises en charge, les moyens énormes mis par les pouvoirs publics, en estimant que « l’important est de savoir si ces moyens matériels arrivent réellement à leurs destinataires ».
« Il y a beaucoup d’handicaps qu’on peut éviter, suppose-t-il, qu’il s’agisse d’un handicap prénatal, acquis à la naissance ou après la naissance et ce, par des diagnostics précoces faits au niveau des structures dédiées à cet effet ».
« Plus on agit précocement, on donne plus de chance à la scolarité de l’enfant » sur laquelle le décret exécutif insiste ainsi que la prévention et l’accessibilité de ces patients.
A la question de savoir s’il y a des structures suffisantes dédiées à diagnostiquer tous les enfants d’Algérie, le professeur estime que « ce n’est pas une affaire de moyens en soi, mais plutôt de savoir si ces moyens matériels arrivent réellement aux nécessiteux.
Radio Algérie Multimédia