Sahara occidental occupé : 10 millions de mines encore disséminées dans le sable du désert  

Sahara Occidental
09/03/2025 - 14:35

Quelque dix millions de mines, antipersonnel ou antichar, sont encore disséminées dans le sable du désert sahraoui, tout le long du fameux mur de la honte («mur des sables»), construit par le Maroc dans les années 1980 pour «diviser le peuple sahraoui et empêcher tout retour de celui-ci sur sa terre, le Sahara occidental», a affirmé le quotidien français l'Humanité, parti à la rencontre d'une jeune Sahraouie qui s'est portée volontaire pour des missions de déminage.

«Ce dont parle Zuenuha avec un calme olympien a pourtant de quoi effrayer. Ce sont des mines. Antipersonnel ou antichar, dix millions de mines disséminées dans le sable du désert saharien, tout le long du fameux +mur des sables+, qui s'étend sur 2 700 km, construit par le Maroc dans les années 1980 pour diviser le peuple sahraoui et empêcher tout retour de celui-ci sur sa terre, le Sahara occidental», a-t-il écrit dans un article-portrait de la jeune Zuenuha Cheikh Ali.

Selon l'Humanité qui cite le directeur du Bureau sahraoui de coordination et d'action contre les mines, Taleb Haider, «il y en a 72 (types de mine), venues de 14 pays différents. La troisième quantité au monde, après le Laos et l'Afghanistan».

Le quotidien français a rappelé, dans ce contexte, que ce bureau est chargé de la formation des volontaires, en lien avec l'ONU et des ONG, et de l'envoi d'équipes pour des missions, «très dangereuses» depuis la reprise, en 2020, du conflit armé entre le Front Polisario et le Maroc, lequel dispose désormais de drones meurtriers.

«Au moins 127 civils sahraouis, qui habitent dans les territoires libérés (...) ont été tués depuis cette date par les engins volants» fournis notamment par l'entité sioniste, a précisé ce journal.

C'est la raison pour laquelle, pour l'heure, «Zuenuha n'est pas retournée en mission de déminage», a-t-il poursuivi.

Le journal a affirmé, à ce titre, que celles-ci se font plus rares. «Plusieurs ONG, face au danger, ont stoppé les actions, pour protéger la sécurité du personnel», a-t-il expliqué.

 «Aujourd'hui, avec la guerre, c'est très dangereux. Mais, dès qu'il y aura une campagne, je serai prête. En 2018, quand je suis partie, j'avais un bébé de quelques mois. Quand je partais, je ne savais pas si j'allais revenir», a affirmé Zuenuha Cheikh Ali.

Comme des centaines de ses compatriotes, la jeune femme, qui vit dans les Camps de réfugiés sahraouis, s'est portée volontaire pour des missions de déminage. Par «devoir national», mais aussi en raison de son histoire familiale.

En effet, pour Zuenuha, cet engagement va de soi. «C'est d'abord par devoir national que je l'ai fait, pour participer à nettoyer notre terre», a-t-elle déclaré.Mais surtout en raison de son histoire familiale. Comme près de 6 000 Sahraouis, son père a été victime de ces mines.

«C'est pour cela que j'ai choisi cette tâche. Il a été blessé en 1985, lors de la Première Guerre, et amputé», a-t-elle confié.

APS