Le député à l’Assemblée populaire nationale (APN) et néanmoins membre de la Commission chargée des Affaires étrangères et de la Communauté nationale établie à l'étranger, Mohamed Hani, estime que « les tensions qui ont prévalu durant ces derniers mois entre l’Algérie et la France étaient provoquées par une certaine classe politique française qui avait des ambitions purement électorales (élections présidentielle de 2027-ndlr) », affirmant que « l’extrême droite est connue pour sa nostalgie à l’Algérie française et les Algériens établis dans l’Hexagone sentaient réellement ces hostilités envers notre pays ».
« L’Algérie a changé et la souveraineté est une ligne rouge»
Intervenant, ce mardi, dans l’émission « Inebgi n-Tasebhit » (Invité de la matinale) de la chaîne 2 de la Radio algérienne, M Hani cite le cas la chaîne de télévision Cnews qui affirmait que la diplomatie algérienne gagné la partie, soulignant que « la diplomatie algérienne a gagné par la sagesse et l’action sur le terrain, notamment après la déclaration du président de la République qui a indiqué que ce dossier relève des prérogatives du chef de l’Etat et non d’un ministre de l’Intérieur. Aujourd’hui, les choses reprennent et chacun devra défendre ses intérêts. Les gens doivent comprendre que l’Algérie a changé et la souveraineté est une ligne rouge».
La France a compris que l’Algérie n’est pas seulement un marché, mais un partenaire »
« La France a compris que l’Algérie n’est pas seulement un marché, mais un partenaire important dans le bassin de la Méditerranée », souligne M Hani qui rappelle que « notre pays a sa place dans le concert des nations, notamment sur les plans diplomatiques et économiques. Partant, ils est temps que ce partenariat soit d’égal à égal et soit bâti sur des bases sincères et solides ».
Abordant le problème des ingérences, l’intervenant souligne que « l’Algérie a toujours défendu les causes justes sans pour autant s’ingérer dans les questions internes des autres pays. Notre diplomatie ne revêt aucun caractère agressif. Depuis 2021, il y a une totale coordination entre la diplomatie officielle et celle que mène la société civile, le parlement ou encore les associations qui activent à l’étranger. Raison pour laquelle, nous cultivons et véhiculons une image positive de notre diplomatie ».
« Le monde doit savoir la vérité sur les crimes coloniaux français »
Sur un autre plan, M Hani a abordé l'élaboration d'une proposition de loi criminalisant la colonisation à l’APN, la feuille de route de la Commission chargé du dossier, son action et les moyens d'assurer la matière historique et juridique nécessaire à la formulation d'un texte de loi intégré.
Dans ce sens, il dira que « le monde entier doit savoir la vérité sur les crimes coloniaux commis par la France. En février dernier, nous avons évoqué les explosions nucléaires et non les essais nucléaires français dans le Sud algérien, dont la première est sept fois plus violente que celle d’Hiroshima au Japon. Moi-même, j’ai un survivant qui avoue que la France a commis des crimes contre l’humanité en Algérie. Ce sujet ne doit plus être un tabou. Du coup, on exige une reconnaissance officielle de la part des Français ».
« L’Histoire retiendra que l’Algérie n’a jamais agressé un pays voisin »
Par ailleurs, le député à l’APN indique que l’Algérie joue un rôle primordial dans la prévention des conflits dans le monde, arguant que « l’Algérie a réalisé de grands exploits au profit du continent africain et a porté la voix de l’Afrique dans le concert des nations. L’Algérie comme l’Afrique du Sud connait le sens d’un conflit et/ou d’une guerre, raison pour laquelle notre pays l’Algérie est arrivée jusqu’à effacer la dette de certains pays en difficulté en Afrique sans aucune contrepartie, comme elle financé des projets dans certains pays du Sahel. C’est vous dire que l’Algérie a eu toujours cette proximité avec les peuples », déplorant que « certains pays oublient vite. L’Histoire retiendra que l’Algérie n’a jamais agressé un pays voisin ».
« Malheureusement, certaines mais étrangères viennent en aide à des clans politiques de certains pays pour nuire à notre pays. L’Algérie sait véritablement ce qu’elle fait. Je pense qu’il faut garder le bon sens de notre diplomatie ».
« La diaspora algérienne, notre première barrière et une force de frappe »
Abordant la diaspora algérienne, M Hani se félicite de « l’apport de la Communauté algérienne établie à l'étranger en toutes circonstances. Depuis cinq ans, le président de la République n’a jamais cessé d’instruire le Gouvernement pour apporter aide et assistance à notre diaspora sur tous les plans, notamment la protection consulaire », citant les dernières actions menées par le ministre français de l’Intérieur à l’encontre de certains algériens.
« La diaspora algérienne est notre première barrière et une force de frappe, protège le pays et s’investit dans son développement à travers des projets, des idées et des actions pour protéger notre patrimoine et le produit national. Ces Algériens occupent des postes importants et nous pourrions faire du lobbying dans l’intérêt de l’Algérie, pas seulement dans les pays européens comme la France, mais partout où notre communauté est établie ».
Plus de 1 400 projets d’investissements de la diaspora enregistrés à février 2025
Parallèlement, souligne M Hani, il faudra rester à l’écoute de cette communauté et de ses besoins, allant jusqu’à proposer une formule plus élargie qui lui permettra de voyager régulièrement, de se déplacer facilement et d’effectuer des transactions de manière fluide.
Aussi, révèle le député à l’APN, plus de 1 400 demandes d’investissements émanant de cette communauté ont été enregistrés de 2024 à février 2025, avec 62% du taux de réalisation de ces projets.
F.B-Radio Algérie Multimédia