ONU : Une personne sur quatre n'a pas d'accès sécurisé à l'eau potable

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26/08/2025 - 09:57

Plus de 2 milliards de personnes n'ont toujours pas accès à une eau potable gérée en toute sécurité, déplorent ce mardi les Nations unies dans un rapport qui s'inquiète l'insuffisance des progrès pour une couverture universelle.

Les agences des Nations unies chargées de la santé et de l'enfance estiment qu'une personne sur quatre dans le monde n'avait pas accès à une eau potable gérée de manière sûre l'an passé, et que plus de 100 millions de personnes dépendaient encore de l'eau de surface, provenant par exemple de rivières, d'étangs et de canaux.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Unicef constatent que le retard pris dans le programme d'amélioration des services d'eau, d'assainissement et d'hygiène (WASH) expose des milliards de personnes à un risque accru de maladies.

Dans une étude conjointe, les deux agences onusiennes considèrent aussi que l'objectif d'un accès universel en 2030 est encore loin d'être atteint. Au contraire, cette ambition devient «de plus en plus hors de portée», selon elles.

«L'eau, l'assainissement et l'hygiène ne sont pas des privilèges: ce sont des droits humains fondamentaux», déclare Rüdiger Krech, responsable de l'environnement et du changement climatique à l'OMS. «Nous devons accélérer nos actions en particulier pour les communautés les plus marginalisées.»

Les auteurs du rapport se sont penchés sur cinq niveaux de services d'approvisionnement en eau potable.

Le niveau le plus élevé: «une gestion sécurisée», correspond à une situation où l'accès à l'eau potable sur place est disponible et exempte de contamination fécale ou chimique.

Les quatre niveaux suivants sont «basique» (accès à une eau améliorée en moins de 30 minutes), «limité» (amélioré mais nécessitant une attente plus longue), «non amélioré» (en provenance d'un puits ou d'une source non protégés) et «l'eau de surface».

Depuis 2015, 961 millions de personnes ont obtenu l'accès à une eau potable gérée de manière sûre, la couverture passant de 68% à 74%, selon le rapport.

Sur les 2,1 milliards de personnes qui n'avaient toujours pas accès à des services d'eau potable gérés de manière sûre, 106 millions utilisaient des eaux de surface, ce qui correspond à une baisse de 61 millions de personnes en une décennie.

Le nombre de pays ayant éliminé l'utilisation des eaux de surface à des fins de consommation est passée de 142 à 154, détaille le rapport.

En 2024, seuls 89 pays disposaient d'un service de base d'alimentation en eau potable, parmi lesquels 31 bénéficiaient d'un accès universel à ces services gérés de manière sûre.

Les 28 pays dans lesquels une personne sur quatre n'avait pas toujours pas accès aux services de base étaient principalement concentrés en Afrique.

En ce qui concerne l'assainissement, 1,2 milliard de personnes ont désormais accès à des services gérés de manière sûre depuis 2015, la couverture étant passée de 48% à 58%.

Ces services sont définis comme des installations améliorées qui ne sont pas partagées avec d'autres ménages et où les excréments sont éliminés sur place ou transportés afin d'être traités hors site.

Le nombre de personnes déféquant à l'air libre est passé de 429 millions à 354 millions, soit 4% de la population mondiale.

Depuis 2015, 1,6 milliard de personnes ont obtenu un accès à des services d'hygiène de base (un dispositif permettant de se laver les mains avec de l'eau et du savon). Un confort dont bénéficie désormais 80% de la population mondiale, contre 66% il y a dix ans.

«Lorsque les enfants n'ont pas accès à l'eau potable, à l'assainissement et à l'hygiène, leur santé, leur éducation et leur avenir sont menacés», rappelle Cecilia Scharp, directrice du programme WASH de l'Unicef. Selon elle, «ces inégalités sont particulièrement flagrantes pour les filles, qui assument souvent la charge de la collecte de l'eau et sont confrontées à des problèmes supplémentaires pendant leurs règles».

«Au rythme actuel, la promesse d'un accès à l'eau potable et à l'assainissement pour chaque enfant s'éloigne de plus en plus», conclut Cecilia Scharp.

APS

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APS
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