Sécurité hydrique, une priorité nationale examinée lors du dernier Conseil des ministres, où le président de la République M. Abdelmadjid Tebboune a donné l’instruction de l'arrêt de toutes les opérations de forage de puits destinés à approvisionner les réseaux d'alimentation avec les eaux souterraines. Des opérations qui ne sont pas sans risques écologiques, selon le Pr de l’Ecole nationale supérieur d’agronomie, Brahim Mouhouche.
Reçu, ce jeudi matin, dans l’Invité de la Rédaction de la Chaîne 3 de la Radio Algérienne, le spécialiste confirme qu’il existe beaucoup de conséquences négatives « qui peuvent découler de l’utilisation irrationnelle de la nappe phréatique. » Selon lui, « lorsque la nappe n’est pas respectée, elle ne fera que diminuer au bout d’un certain temps, ce qui provoque un espace d’air dans le sous-sol, et par la suite, l’affaissement du sol. »
Il est extrêmement difficile de faire régénérer la nappe phréatique
Les risques du pompage peuvent être fatals sur le niveau de la nappe, précise le Pr Brahim Mouhouche, qui explique, « il est extrêmement difficile de réalimenter une nappe qui est déjà arrivée à un niveau de non-retour, même s’il existe une forte pluviométrie. »
Or, pour atteindre cette régénération, poursuit le membre du Haut Conseil scientifique, « il faut beaucoup plus de pluies en intensité en durée et en nombre de séquences de précipitations. »
« L’Algérie se trouve dans l’une des zones les plus sèches au monde »
Le spécialiste fait le constat d’un dérèglement climatique qui a provoqué le décalage des saisons. Il souligne, par la même occasion, que « L’Algérie se trouve dans l’une de zones les plus sèches au monde », tout en détaillant « 87% de notre superficie est saharienne. » D’où la nécessité de préserver la nappe phréatique et diminuer les forages.
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