Le Maroc a commis au Sahara occidental des crimes qui s'inscrivent dans la définition de génocide, affirme l'écrivaine et journaliste espagnole, Victoria Garcia Corera, rappelant qu'en 2015 un magistrat espagnol décrivait clairement les crimes perpétrés par les forces militaires et policières marocaines contre la population sahraouie et leur détermination à s'emparer du territoire du Sahara occidental.
Dans un article publié sur la plateforme «N'oubliez pas le Sahara occidental» sous le titre «Le génocide sahraoui n'est pas une métaphore: c'est une réalité juridique constatée par un tribunal européen», l'écrivaine espagnole souligne qu'en avril 2015, un arrêt de l'Audience nationale espagnole (un tribunal espagnol à compétence nationale) reconnaissait ce que le peuple sahraoui dénonçait depuis des décennies : «le Maroc a commis des crimes qui s'inscrivent dans la définition de génocide».
Selon Victoria Garcia Corera, le magistrat, Pablo Ruz, décrivait clairement les faits dont des «attaques systématiques contre la population civile sahraouie par les forces militaires et policières marocaines : bombardements des camps des civils sahraouis, déplacements forcés de population civile, assassinats, arrestations et disparitions des Sahraouis (...) dans le but de détruire totalement ou partiellement ce groupe de population et de s'emparer du territoire du Sahara Occidental».
Pour la journaliste espagnole, cet arrêt, «loin d'être une déclaration symbolique, fut la constatation juridique d'un crime qui reste sans réponse ni réparation».
Faisant le Parallèle avec le génocide en cours à Ghaza, l'écrivaine espagnole soutient que ce qui unit le génocide sahraoui et le génocide palestinien, c'est un schéma commun: «l'occupation coloniale, la dépossession de la terre, la violence systématique contre une population considérée comme +sacrifiable+ et la protection politique de puissances qui bloquent la justice».
Les deux occupants (Maroc et entité sioniste) «obéissent à une même logique : l'anéantissement du peuple colonisé pour perpétuer l'occupation du territoire», avance-t-elle, déplorant que tous deux jouissent de l'impunité que leur confèrent leurs alliances internationales.
«Dire que le Sahara occidental et la Palestine sont des luttes identiques n'est pas un slogan, c'est une constatation historique et juridique. Les deux peuples subissent l'occupation militaire, la spoliation des ressources naturelles, la répression systématique et des campagnes d'extermination qui constituent un génocide. Tous deux disposent de résolutions internationales qui reconnaissent leurs droits, et tous deux se heurtent à l'hypocrisie d'un système international dominé par ceux qui protègent l'occupant», explique-t-elle.
D'ailleurs, elle estime que ce n'est pas un hasard si le Maroc et (l'entité sioniste) ont renforcé ces dernières années leurs liens militaires, de renseignement et diplomatiques. «Ce sont des alliés dans l'occupation et des partenaires dans l'impunité», fait-elle remarquer.
Dénonçant l'inaction de la communauté internationale, Victoria Garcia Corera relève que, dans le cas sahraoui comme dans le cas palestinien, «le plus grand obstacle à la justice n'a pas été l'absence de preuves, mais la complicité internationale».
A Ghaza, poursuit-elle, «la communauté internationale a été témoin de la dévastation en direct, retransmise par les journalistes et les organisations de défense des droits humains. Pourtant, la réaction majoritaire a été de détourner le regard, d'envoyer des armes à (l'entité sioniste) et de vider de sens le droit international».
«Dans les deux cas, les peuples occupés sont devenus les victimes sacrifiées d'une géopolitique dominée par des intérêts économiques, énergétiques et stratégiques», regrette-t-elle.
Elle conclut en affirmant que le génocide sahraoui et le génocide palestinien démontrent que «le droit international, à lui seul, ne met pas fin aux crimes».
«Il a besoin de peuples mobilisés, de solidarité active et de volonté politique», préconise-t-elle, rappelant que l'inscription de l'arrêt de l'Audience nationale sur les murs des camps sahraouis n'est «pas un geste de mémoire, mais un acte de résistance : se souvenir des victimes, dénoncer les coupables et maintenir vivante l'exigence de justice».
APS