Les parties belligérantes du conflit au Yémen, qui oppose depuis 2014 les forces progouvernementales, appuyées par une coalition militaire arabe dirigée par l’Arabie saoudite, aux éléments du mouvement "Ansarrulah" (Houthis), se sont accordées sur une trêve de deux mois commençant samedi, avec la possibilité de la prolonger, ont annoncé vendredi les Nations unies.
"Les belligérants ont répondu positivement à la proposition des Nations unies d'une trêve de deux mois qui entrera en vigueur demain (samedi) 2 avril à 19h", a déclaré dans un communiqué Hans Grundberg, envoyé de l'ONU pour le Yémen, ajoutant qu'elle pouvait être "renouvelée avec le consentement des parties".
L'annonce de cette trêve, qui entre en vigueur le premier jour du mois sacré du ramadhan, intervient après que des consultations intrayéménites se sont tenues mercredi à Ryadh, en l'absence des Houthis.
"Les parties ont accepté d'arrêter toutes les offensives militaires aériennes, terrestres et maritimes au Yémen et au-delà de ses frontières", a dit M. Grundberg.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé lors d'une rencontre avec des journalistes à "utiliser cet élan" pour que cette trêve soit "pleinement respectée et renouvelée".
"Les parties se sont également accordées pour autoriser les pétroliers à entrer dans les ports de la province de Hodeida et aux vols commerciaux d'opérer à partir et vers l'aéroport de Sanaa, avec des destinations prédéterminées dans la région", a précisé M. Grundberg.
Seuls les vols de l'ONU sont actuellement autorisés via l'aéroport de la capitale Sanaa, tenue par les Houthis, tandis que Hodeida est la seule région du Yémen à faire l'objet d'un accord de démilitarisation, signé sous l'égide de l'ONU en 2018. Le port de la ville éponyme est essentiel pour l'acheminement de l'aide humanitaire.
M. Grundberg, qui a remercié les belligérants d'avoir négocié "en toute bonne foi", a ajouté que ces derniers avaient "accepté de se rencontrer sous son égide pour ouvrir des routes à Taïz et d'autres régions du Yémen".
"L'objectif de cette trêve est de donner aux Yéménites un arrêt nécessaire de cette violence, une assistance humanitaire et l'espoir que ce conflit puisse se terminer, ce qui est le plus important", a-t-il dit.
Selon l'ONU, le conflit a causé la mort de près de 380.000 personnes, dont une majorité de décès indirectes liés à la faim, aux maladies et au manque d'eau potable, tandis que des millions d'autres ont été déplacées. Une grande partie de la population, notamment les enfants, est confrontée à une faim aiguë, avec des situations proches de la famine.