Sommet sur le financement des infrastructures en Afrique: appel à la mobilisation des ressources pour une intégration économique solide

Sommet Luanda
29/10/2025 - 06:43

Des chefs d’Etat et de gouvernement africains ont appelé, hier mardi à Luanda, à une mobilisation accrue des ressources pour financer les infrastructures en Afrique, en vue de renforcer l’intégration économique régionale et continentale.

Intervenant à l’ouverture du 3e Sommet africain sur le financement des infrastructures (28-31 octobre), ils ont rappelé que les infrastructures sont essentielles à la prospérité et au développement socio-économique du continent.

Dans une allocution lue en son nom par le président du Conseil de la nation, M. Azouz Nasri, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a réaffirmé le soutien constant de l’Algérie au développement global de l’Afrique. Il a souligné que la renaissance économique du continent passe par des infrastructures modernes et intégrées, capables de répondre aux aspirations des peuples africains.

Le président de la République a cité plusieurs projets structurants réalisés par l’Algérie : la route Transsaharienne reliant cinq pays africains, le projet de liaison ferroviaire vers le Sud, la route

Tindouf–Zouerate (Mauritanie) et la dorsale transsaharienne à fibre optique. Il a aussi évoqué le gazoduc transsaharien Nigeria–Algérie qui représente un maillon stratégique de la coopération énergétique continentale.

Le président de la République a appelé aussi à créer un mécanisme de coordination entre les pays africains, l’Union africaine (UA) et les institutions financières régionales pour assurer la bonne exécution des projets prioritaires et renforcer l’échange d’expertises.

Pour sa part, le président angolais et président en exercice de l’UA, M. Joao Lourenço, a indiqué que les défis du continent exigent une mobilisation substantielle de ressources.

Il a plaidé aussi pour un partenariat renforcé entre le secteur public, le privé et les institutions financières africaines et internationales, mettant en avant l’importance de la «Déclaration de Luanda» qui proposera des engagements concrets pour renforcer les mécanismes de financement et harmoniser les actions nationales et régionales.

Selon lui, le développement des infrastructures est un levier essentiel pour créer des emplois, stimuler le commerce intra-africain et améliorer les conditions de vie.

Pour sa part le ministre des Finances et des Affaires économiques de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Mouloud Hamada, représentant le président Brahim Ghali, a affirmé que son pays, encore en phase de construction et de libération, s’inscrit dans une dynamique africaine commune visant une intégration continentale durable à l’horizon 2063.

Accélérer la mise en œuvre de la Zone de libre-échange africaine

Il a souligné que cette vision exige la transformation de l’Union africaine en une véritable communauté économique, capable d’accélérer la mise en œuvre de la Zone de libre-échange africaine et la réalisation d’infrastructures reliant les capitales et les grandes villes du continent.

Le ministre sahraoui a toutefois relevé plusieurs obstacles freinant cette ambition, notamment le manque de coordination entre les politiques nationales et continentales, la faiblesse de la confiance institutionnelle et politique entre les Etats, les séquelles du non respect des frontières héritées de la colonisation, ainsi que les difficultés de financement qui entravent la concrétisation des projets communs.

Le Premier ministre burundais, M. Nestor Ntahontuye, a indiqué de son côté que son pays œuvre à renforcer les liaisons avec les Etats limitrophes pour faire du lac Tanganyika un moteur de développement et d’intégration régionale. Il a insisté sur une coopération accrue dans le continent et un partage équitable des ressources.

Le ministre mozambicain des Travaux publics, M. Fernando Rafael, a appelé, quant à lui, à une mobilisation coordonnée de la volonté politique africaine pour assurer un financement durable des projets régionaux.

Présidé par M. Joao LoureKmnço, le sommet réunit des chefs d’Etat et de gouvernement, la Commission de l’UA, l’AUDA-NEPAD, des institutions financières, des partenaires au développement et des représentants du secteur privé.

Organisé sous le thème «Capitaux, corridors et commerce : investir dans les infrastructures pour la ZLECAf et la prospérité partagée», le sommet vise à mobiliser les ressources nécessaires pour accélérer le financement des infrastructures et renforcer les partenariats public-privé.

APS

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APS
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