Radio Algérienne
Le groupe A3+ au Conseil de sécurité des Nations unies a souligné, jeudi soir, l'importance de renforcer la coordination régionale dans la lutte contre le terrorisme en Afrique de l'Ouest et au Sahel, et soutenir les mécanismes régionaux pour faire face à ce phénomène transfrontalier qui compromet la sécurité et la stabilité dans la région.
"L'évolution récente de la situation en Guinée-Bissau et au Bénin montrent que la situation dans la région reste fragile et nécessite un soutien renouvelé aux mécanismes régionaux notamment la Cedeao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest", a déclaré le représentant permanent de la Sierra Leone auprès de l'ONU, Michael Imran Kanu, qui s'exprimait au nom du groupe A3+ (Algérie, Somalie, Sierra Leone+Guyana), lors d'une session du Conseil de sécurité consacrée à la consolidation de la paix en Afrique de l'Ouest.
Selon le Groupe, "l'insécurité dans le centre du Sahel continue d'avoir des effets tâches d'huile dans les Etats côtiers. Cela représente une menace persistante pour les pays de la région et au-delà, vu que le terrorisme est par nature transfrontalier, et dès lors il n'y a pas d'alternative à une coordination régionale élargie et efficace".
Les A3+, notent avec regret, que la situation sécuritaire et politique en Afrique de l'Ouest "reste particulièrement compliquée, les groupes terroristes notamment Boko Haram et la branche de l'organisation terroriste autoproclamée Daech en Afrique de l'Ouest (ISWAP) ayant intensifié leurs attaques, élargi leur portée géographique et altéré les services essentiels, les activités économiques et l'accès humanitaire notamment en employant de manière accrue des armements sophistiqués".
A cet égard, le groupe A3+ "relève l'importance capitale d'échanges continus avec les pays de la région pour garantir des ripostes coordonnées contre l'insécurité dans toute la région", marquée notamment par la multiplication des attaques terroristes, les changements de gouvernement inconstitutionnels ou encore les enlèvements contre le paiement de rançons. Et d'insister dans ce même contexte: "la coopération transfrontière, le partage d'informations et de renseignements ainsi que la surveillance conjointe des frontières doivent être renforcées et pérennisées".
A cet effet, les A3+ "appellent à déployer davantage d'efforts afin de consolider les mécanismes existants, renforcer les partenariats et rétablir la confiance là où elle a été mise à l'épreuve".
Le Groupe appelle aussi à "renforcer les mécanismes continentaux notamment le Mécanisme africain de coopération policière (AFRIPOL) et le Centre de l'Union africaine pour la lutte contre le terrorisme (CUACT)" et "souligne l'importance du partage d'expériences entre les pays africains qui font face au terrorisme".
Concernant la lutte contre le financement du terrorisme, le groupe A3+s'est dit "vivement préoccupé par la sophistication et la brutalité croissante des attentats terroristes avec notamment le ciblage de convois de carburants au Mali, les attaques de masse au Nigeria, une escalade de la violence dans les zones frontalières, l'élargissement des réseaux criminels, le trafic de stupéfiants, les enlèvements contre rançons...". Tout cela, poursuit-il, "appelle à une action conjointe plus cohérente et plus robuste".
Par ailleurs, le groupe A3+ "se félicite des progrès réalisés dans de nombreux contextes nationaux avec notamment la tenue, couronnée de succès, d'élections pacifiques en Côte d'Ivoire, et l'organisation d'un référendum en Guinée, alors que le pays poursuit son processus de transition politique".
Le Groupe relève aussi "quelques résultats positifs avec notamment des transitions pacifiques, des médiations couronnées de succès", estimant que ces acquis "démontrent que la consolidation de la paix en Afrique de l'Ouest est réalisable".
Précisant qu'il s'agit de sa dernière déclaration dans sa configuration actuelle, le groupe A3+ réaffirme n'"avoir ménagé aucun effort pour aider les pays de la région à faire face à tous ces défis et répondre à leurs préoccupations de manière efficace".
"La situation en Afrique de l'Ouest et au Sahel donne l'occasion au Conseil de sécurité, à la communauté internationale au sens plus large, de faire preuve d'un engagement commun pour faire avancer le développement socio-économique et garantir la stabilité et la sécurité" dans la région, a-t-il ouligné.
