Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a condamné mercredi la campagne menée par le Maroc en faveur de l’octroi à L'Entité sioniste du statut d’observateur à l’Union africaine (UA).
"Tous les pays arabes et africains membres de la Ligue arabe et de l’UA, de la Mauritanie jusqu’à l'Egypte, ont été contre l’octroi du statut d’observateur à Israël à l’exception du Royaume du Maroc qui a mené campagne en faveur de ce statut", a déploré le chef de la diplomatie algérienne en marge de la troisième et dernière journée de la Conférence des chefs des missions diplomatiques et consulaires, qui s'est tenue à Alger sous le thème "La diplomatie algérienne et les défis internationaux de l'Algérie nouvelle".
Critiquant la décision du président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat d’accorder ce statut à Israël, le ministre a indiqué que ce dernier "n’avait pas le droit de mettre en péril l’unité de son organisation sur une question politiquement sensible sans le bénéfice de consultations préalables".
"C’est la mécanique institutionnelle qui est un facteur important, il s’agit d’Israël dont le comportement n’est pas conforme aux buts et principes de l’Union africaine", a-t-il soutenu.
Le ministre assure, en outre, que "même l’argument factice selon lequel un certain nombre de pays africains ont des relations diplomatiques avec Israël est faux".
A cet égard, il rappelle que parmi les critères d’acceptation du statut d’observateur, "il faut que le postulant ait un comportement compatible avec les buts et principes de l’acte constitutif de l’UA comme le droit à l’autodétermination, la non occupation de territoires par la force et l’obligation de régler pacifiquement les différends", relevant que l’entité sioniste "occupe les territoires palestiniens et syriens".
Le chef de la diplomatie algérienne a salué l’attitude des pays africains comme l’Afrique du Sud, le Nigeria, la Tanzanie et la Namibie qui se sont tous opposés à l’octroi du statut d’observateur à Israël.
"Lorsqu’on regarde les choses objectivement, on se réjouit qu’au sein de l’Union africaine il y est un tel niveau de maturité, une telle réceptivité au bon sens commun et politique qui fait que nous défendons notre organisation continentale parce que nous voulons qu’elle soit indépendante", a-t-il déclaré.
M. Lamamra a invité ces pays à continuer "à faire tout ce qui est possible pour promouvoir les intérêts légitimes des peuples africains".
"Les intérêts légitimes ne peuvent être promus de manière efficace que dans l’unité du continent", a-t-il signalé, notant que le reproche qui est fait à Moussa Faki est d’avoir perdu de vue le fait que l’intérêt suprême de l’organisation et son unité ont été mis à rude épreuve.
S’agissant, par ailleurs, du prochain sommet des chefs d’Etat africains en février prochain qui devra revenir sur la question de l’octroi du statut d’observateur à Israël, M. Lamamra dit compter "sur leur sagesse collective pour trouver la voie qui va permettre de protéger et préserver l’unité de notre continent et l’efficacité de notre organisation".