Entre e-commerce et e-payement, il existe un gap à déchiffrer. Acheter en ligne ne veut pas automatiquement dire payer en ligne, puisqu'au moment de la livraison, le payement peut se faire en cash, et cela semble très pratiqué, notamment pour les produits passant plutôt par les réseaux sociaux que par des sites de e-commerce officiels.
C'est ce qu'a expliqué M. Djaouad Allal, expert en numérisation et directeur général de l'entreprise Adex Technology, lors de son passage ce matin à l'émission L'invité de la rédaction de la chai ne 3 de la Radio Algérienne.
« Lorsqu’on examine les chiffres de GIE monétique (Groupement d’Intérêt Economique), site référence en termes de statistiques, l’on se rend compte que les transactions du e-payement liées au e-commerce ne sont que de l'ordre de 11 milliards de dinars, dont 50% seulement passent par la téléphonie mobile », a-t-il ajouté.
Les chiffres n’ayant de sens que s'ils sont comparés, M. Allal ajoute que « le retrait en cash étant de l’ordre de 1 723 milliards de dinars, l'on se retrouve à un ratio de moins de 1% », a-t-il expliqué, soulignant que « si beaucoup des produits commercialisés sont déclarés, une bonne partie en revanche émane du secteur informel dans ce e-commerce ». Il s'agit donc d'argent qui « émane du système bancaire, qui transite par le secteur informel et revient à la banque ».
Pour expliquer le phénomène, l’invité de la Radio évoque la récente application de la TVA sur les transactions commerciales en ligne jusque-là exonérées. Autre facteur de recul du e-commerce formel, la limitation de l’importation. « Il y a moins de produits en stocks chez les grandes enseignes commerciales ».