La campagne électorale s’est déroulée dans de bonnes conditions, fait constater le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi, dans son état des lieux à l’avant-veille du rendez-vous électoral du samedi 27 novembre courant.
L’invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne se félicite d’avoir vécu à la tête de l’ANIE ce processus de parachèvement de l’édification des institutions, objectif du grand chantier de l’Algérie nouvelle dont les locales 2021 constituent l’ossature principale dans l’édification des institutions d’"un Etat qui survivra aux hommes ».
Un Etat de droit qui s’édifie, ajoute M. Charfi, par la conjugaison de la volonté politique au sommet et l’adhésion à la base des citoyens au parachèvement de son édification.
Et cette symbiose, déplore M. Charfi, manque de consistance car l’Algérien non seulement s’est désintéressé de choisir ses représentants mais aussi sa vision à la façon de servir dans tous les domaines de l’action de cet Etat.
« La crédibilité des élections se fait effectivement sur la base de consensus national et de la liberté de choix du citoyen qui donne la légitimité populaire à toutes les institutions de l’Etat » souligne le président de l’ANIE, citant au passage pour exemple la légitimité acquise lors de l’élection en décembre 2019 du Président Abdelmadjid Tebboune. « Une légitimité qui lui donne force à faire entendre la voix de l’Algérie », dit-il.
On ne gonfle plus les chiffres
A la question de savoir le seuil d’une légitimité compte tenu que le taux de participation a nettement reculé pour se fixer à 25%, M. Charfi insiste sur le fait que les taux avancés par l’Autorité qu’il dirige reflètent la réalité. « On ne gonfle plus les chiffres », indiquera-t-il en substance. Et d’ajouter « la fabrique des présidents est définitivement fermée ».
Nous devons, explique l’orateur, penser pour la pérennité des institutions, nous ne mentons plus au peuple par des taux fictifs mais faisons en sorte d’amener les électeurs à venir voter plus nombreux.
L’intervenant explique que l’abstention, n’est pas une tare mais elle peut cacher plusieurs choses à savoir une position politique claire par rapport au projet soumis au suffrage populaire mais elle peut aussi être l’érosion de la citoyenneté. Laquelle, tout comme l’érosion naturelle, une pluie censée être salvatrice laisse à la fin un sol dénudé et la conséquence est en effet contraire à ce que l’on en espère.
Et d’incomber la responsabilité, pas seulement à la classe politique mais aussi aux gouvernants qui sont à charge des affaires de la population au niveau des communes, des wilayas et des ambassades.
Et pour conclure, M. Charfi estime que la réussite des élus est faite d’abord par « l’engagement sincère doit se sentir ». « S’il ne se réalise pas sur le terrain ça devient de la propagande et celle-ci ne mène pas loin », appuie-t-il.