Tchad : une trentaine de morts lors d'affrontements entre police et manifestants, l'ONU déplore les violences et demande une enquête

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21/10/2022 - 11:13

Une "trentaine" de personnes dont une "dizaine" de membres des forces de sécurité sont morts jeudi au Tchad lors d'affrontements entre police et manifestants, réunis à l'appel de l'opposition contre le maintien au pouvoir du président Mahamat Idriss Déby Itno.

"Il y a eu une trentaine de morts dont une dizaine des éléments de forces de l'ordre et plusieurs blessés", a affirmé le porte-parole du gouvernement Aziz Mahamat Saleh, cité par des médias.

A N'Djamena, la capitale du pays, "les manifestants ont attaqués des édifices publics, le gouvernorat, le siège du parti du Premier ministre, celui du président de l'Assemblée nationale" a-t-il ajouté qualifiant cette manifestation, interdite mercredi par les autorités, d'"insurrection".

La Croix-Rouge du Tchad a indiqué avoir déployé "une dizaine d'équipes" dans les arrondissements sous tension de la capitale.

Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l'Union africaine (UA), a "condamné fermement" les violences, appelant "les parties au respect des vies humaines et des biens" et a "privilégier les voies pacifiques pour surmonter la crise", a-t-il réagi sur Twitter.

Ces affrontements se déroulent après la prolongation pour deux ans de la "transition" qui devait s'achever ce jeudi 20 octobre.

Fin septembre, Mahamat Idriss Déby Itno a finalement été maintenu à la tête de l'Etat jusqu'à des élections libres et démocratiques, censées se tenir à l'issue d'une deuxième période de transition et auxquelles M. Déby pourra se présenter.

L'ONU déplore les violences et demande une enquête

Les Nations unies ont déploré les violences et demandé une enquête sur les décès.

"Nous déplorons le recours à la force meurtrière contre les manifestants au Tchad", a indiqué dans un tweet le Haut commissariat des droits de l'Homme de l'ONU.

Les autorités de transition doivent garantir la sécurité et la protection des droits de l'Homme, y compris la liberté d'expression et de réunion pacifique", a poursuivi le Haut commissariat.

"Les violations signalées doivent faire l'objet d'une enquête", a-t-il ajouté.