L’une des mesures concrètes à proposer pour lutter contre le féminicide, phénomène qui est en train de prendre de l’ampleur, est celle d’incriminer, dans le Code pénal, cet acte de violence sans le conditionner, « il faut punir sévèrement parce que la sanction est dissuasive ».
C’est ce que souligne, entre autres, Maitre Nadia Ait-Zai, avocate, militante pour les droits de femmes et présidente de la Fondation pour l’égalité, qui s’exprimait ce matin au sein de l’émission L’invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne.
« Il est vrai que dans le Code pénale, nous avons catégorisé les crimes et meurtres en homicide, infanticide et parricide. Aujourd’hui, il faut incriminer le féminicide dans la législation », a-t-elle expliqué.
Elle n’omet pas de préciser que le féminicide est l’assassinat d’une femme, « de par son statut de femme, souvent par un proche qui aura perdu le contrôle sur elle, ou par ce qu’elle ne fait pas les choses comme il l’a demandé ».
Au regard des chiffres effarants, et surtout des manières et du degré de violence dont sont commis ces féminicides, il est aujourd’hui urgent de procurer une protection effective à ces femmes victimes de violences, mettre en place des mécanismes tel que l’éloignement de l’agresseur et intervenir rapidement dès que la violence est signalée.
« Nous appelons à une protection effective des femmes (...) y compris par la mise en place de guichets uniques pour les victimes de violences, un espace qui soit près de l’hôpital, du commissariat, d'un centre d'accueil, etc.»
Au sujet de l’égalité, Me Ait-Zai constate que « le chemin est long » parce qu’il « se construit par des politiques publiques pour la rendre effective dans les relations familiales, dans les espaces public et professionnel ».