Des organisations de protection des consommateurs ont salué, mercredi, la décision du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, d'équiper gratuitement les foyers de systèmes d'alarme (lumineux et sonores) pour prévenir les fuites de monoxyde de carbone, estimant qu'elle permettra de réduire le nombre de décès causés par ce phénomène.
Dans une déclaration à l'APS, le président de l'Association de protection et d'orientation du consommateur et son environnement (APOCE), Mustapha Zebdi, a qualifié cette décision de "mesure très positive pour réduire le nombre de décès, d'autant que les opérations de sensibilisation organisées à plusieurs occasions n'ont pas donné de fruits".
Faisant remarquer que les organisations de protection des consommateurs réclament une telle mesure depuis des années, il a appelé à accélérer sa mise en œuvre sur le terrain selon un plan d'urgence, d'autant que l'opération va prendre beaucoup de temps compte tenu du nombre important de foyers que compte le territoire national.
C'est pourquoi, l'opération doit commencer sans plus tarder pour s'achever d'ici automne 2024, a-t-il insisté, ajoutant que les appareils qui seront installés doivent être conformes aux normes en vigueur.
Il n'est pas évident d'acquérir rapidement plus de 7 millions d'appareils d'alarme, d'où la nécessité de les fabriquer localement ou de charger des opérateurs de les importer suivant un cahier des charges strict, a-t-il soutenu.
A son tour, le président de l'Association "Aman" pour la protection des consommateurs, Hacène Menouar s'est félicité de la décision du Président de la République relative qui a ordonné l'équipement gratuit des foyers de systèmes d'alarme, estimant que cette mesure "permettrait de réduire le nombre de décès induits par ces fuites de 50 voire 60%".
"Il est nécessaire de lancer cette opération en toute urgence", ajoute M. Menouar, affirmant que le Groupe Sonelgaz avait les moyens pour concrétiser cette mesure.
Il a insisté, dans ce cadre, sur l'impératif pour le citoyen de suivre cette opération en faisant preuve de vigilance, en remplacement notamment les équipements une fois leur date d'expiration dépassée.
Le président de l'Association "Aman" a appelé à s'orienter vers un système de chauffage central à même de protéger le citoyen des fuites de gaz, des explosions et des incendies, tout en assurant l'économie d'énergie et la protection de l'environnement.
Menouar a appelé à "généraliser le chauffage central à travers l'octroi de crédits sans intérêts aux citoyens souhaitant l'installer".
Les habitations des promoteurs privés, ajoute M. Menouar, doivent également être dotées d'un système de chauffage central, d'autant que son coût ne dépasse pas les 400.000 DA.
Quant au président de l'Organisation algérienne pour la défense du consommateur "Himayatec", Mohamed Aissaoui, il a estimé que le phénomène d'asphyxie par gaz brulés (monoxyde de carbone) n'a eu de cesse de prendre des vies en dépit des efforts de sensibilisation, exigeant la prise de cette décision "audacieuse" qui a fait l'objet des revendications des associations de protection des consommateurs pendant plusieurs années.
Aissaoui a relevé, par ailleurs, l'importance d'imposer des visites d'inspection aux logements, ainsi que des certificats de conformité pour les habitations, ainsi que des certificats relatifs à la sécurité des appareils utilisés.
Il a insisté, à cet égard, sur l'importance d'inclure le détecteur de CO dans le cahier des charges relatif aux nouveaux projets de logements.
Pour le président de l'Association, "cette mesure qui aura un impact financier sur le groupe Sonelgaz est nécessaire car la vie du citoyen n'a pas de prix".
Le Président Tebboune avait donné, lors de la réunion du Conseil des ministres, mardi soir, un ensemble d'orientations visant à limiter le phénomène d'asphyxie par gaz brûlés (monoxyde de carbone) dans les foyers.
Le Groupe Sonelgaz a été chargé d'équiper gratuitement les foyers de systèmes d'alarme pour prévenir les fuites de ce gaz.
Il a été également décidé, à ce titre, que "le cahier de charges de réalisation des projets d'habitation, toutes formes confondues, doit obligatoirement prévoir ce genre de systèmes".
Pour ce faire, le président de la République a ordonné aux "ministères du Commerce, de l'Industrie et des Start-up de coordonner pour l'élaboration d'une nouvelle loi portant création de laboratoires de normalisation et de contrôle de sécurité dans tous les domaines" et d'assurer "la coordination entre les ministères de l'Enseignement supérieur, de l'Industrie et des Start-up pour le recrutement des chercheurs et des spécialistes dans ces nouveaux laboratoires".