Le représentant permanent de l'Algérie au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, Lazhar Soualem, a rappelé à l'ordre mercredi à Genève, la délégation marocaine concernant une nouvelle "propagande de souk" menée contre l'Algérie, dénonçant sa "théâtralisation coutumière" de présenter une version débridée de la question de décolonisation du Sahara occidental.
Dans un droit de réponse aux propos de la délégation marocaine lors de la 52e session du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, M. Soualem a affirmé que "la propagande de souk dont nous avons écouté quelques extraits demeure classique", précisant que le "royaume n'a de cesse de se perfectionner en ce domaine et se lézarde mois après mois, semaine après semaine, avec les fracassantes révélations que rapporte la presse internationale à ce sujet".
En outre, le diplomate algérien a indiqué que le représentant du Maroc "avec la théâtralisation qui lui est coutumière, a tenté de présenter une version débridée d'une question de décolonisation, allant jusqu'à chercher à légitimer devant notre Conseil une certaine conception du droit international en invoquant l'existence d'une coalition internationale qui ferait corps avec lui, l'agresseur occupant, pour violer le droit et la légalité internationale".
L'ambassadeur affirme que "ce tour de passe-passe auquel excellent les représentants du royaume vise à éloigner toute évocation et toute référence à la question d'exercice par le peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination".
Une référence, dit-il, à laquelle le Maroc et les autorités marocaines "sont allergiques quand ils sont interpellés au sujet d'une décolonisation inachevée sur le continent africain et contre laquelle ils mobilisent d'inépuisables ressources".
Aussi, le représentant de l'Algérie a dénoncé dans sa déclaration "la politique systématique de corruption qui n'a épargné aucune institution internationale et qui vient d'être mise à jour au niveau du Parlement européen", précisant que "de véreux membres coopèrent depuis 25 ans contre des millions d'euros, par leur silence complice et criminel" face aux violations des droits de l'Homme au Maroc et "imposent un black-out sur les exactions commises par les forces d'occupation marocaines au Sahara occidental ainsi que la spoliation des ressources naturelles de ce territoire, contre l'avis de la Cour de justice européenne".
Il a, dans ce sens, rappelé l'usage attesté par le Makhzen du logiciel espion Pegasus qui a infecté "aussi bien ses partenaires européens qui se reconnaîtront, que ses alliés ici à Genève".
Enfin, l'ambassadeur algérien a fustigé les pratiques du régime du Makhzen contre tout opposant, en menant des "attaques coordonnées depuis plusieurs endroits du monde contre des défenseurs des droits de l'Homme marocains et étrangers, journalistes, hommes politiques, leaders syndicaux et Etats, y compris l'Algérie et en falsifiant les données et points de vue afin de discréditer toute forme d'opposition".
"Lorsqu'on a ce pitoyable record, où la corruption est l'ADN et le pilier de la gouvernance, une culture du déni et une politique de la contrefaçon, on n'est ni digne ni légitime de siéger au Conseil et encore moins de se prévaloir d'un quelconque crédit démocratique", a conclu le représentant permanent de l'Algérie au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU.