« Le numérique devient un levier de performance et de compétitivité. Aujourd’hui, il est important de mettre les conditions et de créer l’environnement propice à accélérer cette transformation, ce qui va, sans nul doute, se répercuter sur les performances économiques et sociales de l’Algérie », affirme, sur les ondes de la Radio Algérienne, l’expert économiste, Abderrahmane Hadef, en ce lundi 1er mai, Journée internationale des travailleurs.
« La réforme institutionnelle menée par le président de la République en créant un ministère de la Numérisation et des Statistiques, qui a pour prérogatives de définir la politique nationale de transformation numérique et de mettre en place la stratégie nationale de la transformation numérique, démontre une réelle volonté politique », estime Abderrahmane Hadef, dans l’émission l’Invité de la rédaction de la Chaine 3. « On voit que le projet des pouvoirs publics c’est de bâtir une Algérie numérique moderne et performante », poursuit-il.
L’économiste préconise de lancer une stratégie en deux phases, qui passe d’abord par le renforcement des capacités technologiques, puis la transformation de l’administration et du tissu économique. Pour l’administration, il recommande de prendre exemple sur la numérisation du fichier de l’état civil menée par le ministère de l’Intérieur et des collectivités locales, et dont le système fonctionne : « aujourd’hui, personne ne peut nier cette avancée pour l’Algérie ».
Vers la constitution d’une banque nationale de données
Au cœur de cette réussite, un détail technique qu’il juge « très important », à savoir : « l’interopérabilité des systèmes d’information ». En d’autres termes : faire que tous les systèmes fonctionnent ensemble. L’expert appelle les autres administrations à s’inspirer de l’exemple du ministère de l’Intérieur pour créer « un système national intégré ».
L’expert relève également les instructions données au Gouvernement par le président de la République en Conseil des ministres concernant l’accélération de la numérisation de certains départements pour « créer une banque de données algérienne, et c’est ce qui est le plus important», juge-t-il. « C’est ce qui va ouvrir la voie à l’industrie de la donnée, dont on doit définir les contours dans une loi claire, simple et efficace », poursuit le spécialiste.
« Il faut un nouveau cadre réglementaire »
« Le monde évolue rapidement et la loi sur les TIC ne suffit plus », interpelle Abderrahmane Hadef qui estime qu’il faut un cadre juridique sur le numérique. « Nous constatons qu’il y a beaucoup d’initiatives dans ce sens là, mais elles restent isolées. Chaque secteur est en train de lancer sa numérisation, mais dans l’ensemble, nous n’avons pas de stratégie globale »
Selon lui, il faut une loi pour définir les rôles de chacun et disposer des autorités compétentes pour gérer la transformation numérique. « Aujourd’hui, ce rôle est tenu par l’Autorité de Régulation de la Poste et des Communications Électroniques (ARPCE), or les choses ont évolué, le numérique est beaucoup plus vaste et il n’est plus concevable de garder la numérisation dans le même panier que la poste », affirme l’expert. Il insiste : « il faut une nouvelle organisation ».
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