Le Quartet de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), réuni, lundi, dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba, a souligné que "la solution militaire ne peut pas être une issue" à la crise qui sévit au Soudan depuis avril dernier.
C'est ce qui ressort d'un communiqué sanctionnant la réunion tenue par le comité, en présence des membres du Quartet de l'IGAD pour le Soudan (Kenya, Soudan du Sud, Ethiopie et Somalie) et des représentants d'organisations internationales, dont les Nations unies, en plus de Youssef Ezzat, un représentant des Forces de soutien rapide (FSR), alors que le gouvernement soudanais a refusé d'y prendre part.
Le communiqué, dont le contenu a été lu par le président kényan William Ruto, met l'accent sur la nécessité pour les parties au conflit au Soudan de "s'engager à déclarer un cessez-le-feu inconditionnel et à convenir d'établir une zone humanitaire pour faciliter l'entrée de l'aide".
Soulignant qu'"il n'y a pas de solution militaire au conflit au Soudan", le communiqué appelle à "une rencontre directe" entre les dirigeants des parties belligérantes, en vue de "cesser immédiatement la violence et à signer un accord inconditionnel et indéfini".
Dans ce contexte, le document fait part de la préoccupation des participants à la réunion quant à l'impact de la guerre en cours. Il souligne également les risques d'escalade du conflit et de violations répétées de divers accords de cessez-le-feu, ainsi que la propagation de la violence au-delà de la capitale, Khartoum, vers d'autres régions du Soudan, notamment le Darfour et le Kordofan.
Le communiqué appelle en outre les pays voisins du Soudan à "intensifier leurs efforts pour acheminer l'aide humanitaire et à prendre les mesures nécessaires pour faciliter et lever les obstacles logistiques à l'acheminement de l'aide humanitaire".
Le président kényan a dirigé la délégation du Quartet de l'IGAD aux pourparlers d'Addis-Abeba. Ont participé aux travaux notamment le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, le ministre des Affaires étrangères de Djibouti, Mahmoud Ali Yusuf, et le conseiller du président du Soudan du
Sud, Benjamin Paul Mel.
La réunion a également réuni des représentants du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires et de l'Union européenne.
Le 15 juin, le ministère soudanais des Affaires étrangères a annoncé son rejet de la présidence kényane du comité mis en place par l'organisation sous-régionale quelques jours auparavant, pour discuter de la fin des combats et de la résolution de la crise au Soudan.
C'est ainsi que le gouvernement soudanais a refusé de prendre part à la réunion d'Addis-Abeba, dénonçant la présidence de William Ruto du Quartet de l'IGAD qu'il accuse de "partialité".
"Notre délégation est bien arrivée à Addis-Abeba lundi matin (...) mais a été informée que la présidence du groupe des quatre n'avait pas été remplacée" comme le gouvernement l'avait réclamé, indique le ministère soudanais des Affaires étrangères dans un communiqué.
Dans son communiqué final, le Quartet déplore "l'absence regrettable de la délégation des Forces armées soudanaises (SAF) bien qu'invitée et ayant confirmé sa participation".
L'IGAD réclame un sommet de la Force est-africaine en attente (EASF) "afin d'étudier un possible déploiement" de celle-ci au Soudan "pour protéger les civils et garantir l'accès humanitaire".