Le président de l'Assemblée générale (AG) des Nations unies, Dennis Francis, a appelé mardi les Etats membres à rétablir la confiance et la diplomatie et à relancer la solidarité mondiale en utilisant pleinement la ressource «sans pareille» que représente l'ONU.
«Cette année, notre impératif est clair : unir les nations dans la conviction d'un objectif commun et dans la solidarité d'une action commune», a indiqué le diplomate trinidadien dans son allocution à l'ouverture de la 78e session du débat général de l'AG de l'ONU.
Cette approche coordonnée est -à ses yeux- nécessaire au vu des crises actuelles, des guerres, du changement climatique, de la dette, des crises énergétiques et alimentaires, de la pauvreté et de la famine, qui secouent la planète.
Le responsable onusien a «supplié» les Etats membres «d'utiliser ce forum (de l'ONU) pour ce qu'il a été prévu, pour le rétablissement de la confiance, la relance de la solidarité mondiale et la recherche d'un terrain d'entente», exhortant l'Assemblée générale à «utiliser pleinement une ressource sans pareille».
Le président de l'Assemblée générale a, en outre, évoque l'adoption de l'Agenda 2063 de l'Union africaine (UA), estimant que ce continent a tracé une voie claire vers «l'Afrique que nous voulons», et a encore de grandes chances d'avancer rapidement dans la consolidation de la démocratie et de la bonne gouvernance.
Néanmoins, il a déploré la résurgence des changements anticonstitutionnels comme «une étape régressive, une tendance alarmante dont les causes doivent être soigneusement analysées et adressées», avant d'exhorter les Etats membres au cours de cette semaine de haut niveau, «de considérer la paix comme un investissement dans notre prospérité collective».
Alors que cette semaine de haut niveau a débuté lundi par le sommet sur les Objectifs de développement durable (ODD), Dennis Francis a rappelé que 1,2 milliard de personnes vivaient toujours dans une pauvreté multidimensionnelle en 2022, et que, malgré certains progrès, ce sommet des ODD révèle des «retards et des reculs inacceptables».
«Soyons clairs : nous n'avons pas le luxe des excuses et nous ne sommes pas exonérés de nos responsabilités», a-t-il rappelé, encourageant les Etats à «travailler beaucoup plus dur au cours des sept années restantes pour accélérer les progrès que nous avons promis de réaliser».
Pour illustrer son ambition de redynamiser l'Assemblée générale, Dennis Francis a décrit le programme chargé de cette semaine de haut niveau, jalonné par le Dialogue de haut niveau sur le financement du développement, la réunion ministérielle préparatoire du Sommet pour l'avenir, sources d'orientations sur l'adaptation de l'ONU à sa mission au XXIe siècle, par trois réunions importantes sur la santé consacrées à la prévention, la préparation et l'intervention en cas de pandémie, la couverture sanitaire universelle et la tuberculose, et le Sommet sur l'ambition climatique du Secrétaire général préalable à la COP28 en novembre.
Il a aussi rappelé que cette année coïncide avec le 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme et exhorté les Etats à «joindre le geste à la parole» en matière d'égalité des sexes et d'autonomisation des femmes, une priorité qui a justifié sa nomination d'une envoyée spéciale et d'une conseillère spéciale sur ces deux sujets.
Enfin, le responsable onusien a souligné que malgré les défis nombreux et complexes, «nous avons la capacité d'apporter des changements conséquents et de faire une différence significative dans la vie de milliards de personnes. Nous ne manquons pas de capacités. Ce qui nous manque, c'est la volonté d'agir».