L’Algérie s’apprête à lancer son 6e Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) depuis l’indépendance. « Le recensement est une enquête approfondie et exhaustive, puisqu’elle porte sur l’ensemble de la population. C’est un instrument d’aide à la décision et un levier important pour toutes les politiques publiques », souligne, ce mardi matin, Azzedine Belkacem Nacer, Professeur des Universités, spécialiste des questions de développement, dans l’Invité de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio Algérienne.
Au-delà de définir avec exactitude le nombre d’algériens, « le recensement permet d’identifier les tranches d’âge, le genre, les catégories professionnelles, les lieux de résidence, le type de logement, l’état des raccordements à l’énergie, l’eau et l’assainissement, ainsi que toutes les autres caractéristiques qui permettent la mesure des ménages », explique le Professeur.
En clair : « Cela permet d’avoir une idée sur les conditions de vie des ménages », insiste Azzedine Belkacem Nacer. « Ce recensement était attendu : le dernier date de 2008, cela fait 14 ans qu’il n’y a pas eu de recensement. C’est une opération lourde qui a lieu habituellement tous les dix ans, donc nous sommes déjà en retard », rappelle le spécialiste.
Recensement 2022 : place au numérique
« L’intérêt du recensement 2022, c’est qu’il va être innovant puisqu’il va être réalisé à l’aide de 60 mille tablettes numériques, préalablement programmées, portant toutes les rubriques du RGPH », relève Azzedine Belkacem Nacer, qui estime que « cela permettra un meilleur traitement et plus rapide des données ». « Ça nous change par rapport à l’utilisation des anciens registres », commente-t-il.
Azzedine Belkacem Nacer souligne également l’intérêt du RGPH dans l’élaboration future des politiques de subvention, ou encore pour l’attribution de l’allocation chômage.
Le spécialiste se félicite de l’installation récente du Conseil national des statistiques (CNS). « Une instance que l’on attendait depuis longtemps. Sa réactivation va mettre de l’ordre, la statistique et l’ONS ont souffert et ont été malmenés par une instabilité de tutelle dans le passé », regrette le spécialiste, qui appelle à ce que « l’ONS dispose désormais des moyens humains et matériels nécessaires ».
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