Le ministre de l'Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, Yacine El-Mahdi Oualid, a annoncé, mardi à Alger, le lancement, début 2023, de l'Agence nationale de l'auto-entrepreneur et de la plateforme y afférente au titre d'une démarche visant à promouvoir l'entrepreneuriat au profit des jeunes créateurs.
Intervenant lors des travaux des Journées de l'entrepreneuriat, organisées sous la supervision du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), dans le cadre de la semaine mondiale de l'entrepreneuriat, en présence du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, M. Yacine El-Mahdi Oualid a souligné "qu'il sera procédé au lancement d'un portail national et d'une Agence nationale de l'auto-entrepreneur, en janvier prochain, ce qui permettra à un bon nombre de jeunes exerçant des activités lucratives en dehors du cadre officiel d'intégrer l'économie formelle".
Il a précisé que dans ce cadre, une carte de l'auto-entrepreneur sera délivrée en vue d'assurer l'intégration d'un maximum d'entrepreneurs au tissu économique réglementaire, et d'instaurer un système fiscal "très motivant et complètement différent du système actuellement en vigueur".
Ce nouveau cadre permettra "d'introduire un nombre important de jeunes activant dans le secteur numérique et d'influenceurs via les réseaux sociaux dans la vie économique, ce qui leur permettra de fournir leurs services en ligne, et de bénéficier de la sécurité sociale", a-t-il soutenu.
Dans le cadre de ces mêmes dispositions, le ministre a cité l'introduction d'une proposition dans le cadre du projet de la loi de finances 2024 qui prévoit une réduction fiscale de 5% à 0,5% en faveur de cette catégorie.
Il a affirmé que l'objectif réel du secteur dans le domaine de l'entrepreneuriat "est d'encourager les vrais entrepreneurs" notamment dans le milieu universitaire, à travers le lancement de centres d'appui et soutien à l'entrepreneuriat pour accompagner les jeunes promoteurs et les aider à concrétiser leurs projets.
Il a ajouté que les autorités publiques veillaient à lever les entraves obstacles auxquelles font face les entrepreneurs dans la création et le développement de leurs entreprises, rappelant le travail accompli par les ministères de l'Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises et de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour promouvoir l'esprit d'entrepreneuriat au sein des universités.
Le ministre s'est félicité de l'intérêt croissant des étudiants à travers le territoire national, ainsi que des diplômés et des titulaires de doctorat pour l'entrepreneuriat, et ce, dans le cadre de la nouvelle politique gouvernementale visant à encourager les porteurs de projets exceptionnels dans tous les domaines.
M. Oualid a rappelé, dans ce contexte, les mécanismes mis en place pour accompagner les jeunes entrepreneurs, notamment dans les domaines juridique, réglementaire et du financement de ces entreprises, à travers le Fonds des Startups et les incitations fiscales accordées aux grandes entreprises pour investir dans les startups, ainsi que le récent mécanisme de financement participatif (crowdfunding).
Concernant les objectifs de ces journées, M. Oualid a indiqué qu'elles visaient à encourager les étudiants à créer des startups et à innover, d'autant plus qu'un arsenal juridique a été mis en place pour promouvoir l'esprit d'entrepreneuriat et rapprocher les grandes entreprises des startups, notamment dans les domaines du financement et de l'accompagnement.
L'entrepreneur innovant joue un rôle important dans la diversification de l'économie nationale
De son côté, M. Baddari a souligné le caractère "stratégique" de la coopération et du travail actuels entre le ministère de l'Enseignement supérieur, les différents centres de recherche et le ministère de l'Economie de la connaissance, pour promouvoir le rôle de l'université dans le développement économique et l'emploi en particulier.
Le ministre a indiqué, en outre, que le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, avait placé l'université au cœur de ses préoccupations dans l'"Algérie nouvelle", ajoutant que l'Algérie a besoin d'entrepreneurs capables de contribuer à la promotion de l'exportation de produits innovants et à la diversification de l'économie nationale.
S'exprimant sur les mesures prises par le secteur pour promouvoir l'esprit d'initiative et d'entrepreneuriat, M. Baddari a fait savoir que ces mesures avaient permis la création de 98 incubateurs d'entreprises pour accompagner les étudiants porteurs de nouveaux projets, ainsi que des clubs regroupant chaque mois les étudiants et les investisseurs, assurant, à ce propos, que les portes de l'université sont toujours ouvertes .
Il a également souligné que l'agenda du secteur pour la période 2024-2029, qui sera publié prochainement, permettra à l'université algérienne de devenir innovante et citoyenne, ce qui la transformera en "locomotive de l'économie nationale" pour qu'elle puisse contribuer, efficacement, au développement économique.
Pour sa part, le président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), Kamel Moula, a également mis en avant le rôle de l'université, des associations et des incubateurs d'entreprises dans le développement et l'approfondissement de l'esprit d'entrepreneuriat et d'innovation chez les jeunes, saluant les progrès réalisés par l'Algérie dans le domaine de l'enseignement supérieur depuis l'indépendance, ce qui a permis de donner aux jeunes algériens et aux diplômés "les moyens d'acquérir les connaissances nécessaires pour contribuer au développement socio-économique".
L'Algérie, poursuit-il, compte à ce jour plus de 5,6 millions de diplômés des universités et des établissements d'enseignement supérieur, ce qui représente "une ressource humaine exceptionnelle", ajoutant que "l'entrepreneuriat est la base de la compétitivité et de l'édification d'une Algérie économiquement forte".
M. Moula a indiqué que plus de 250 étudiants porteurs de projets, sélectionnés sur la base de leurs compétences en matière d'innovation, participent à ces Journées, précisant qu'au moins 70 projets sur l'ensemble des projets participants seront choisis et accompagnés par des opérateurs économiques.