Les partis politiques espagnols membres de la coalition Sumar ont demandé au gouvernement espagnol de fournir des explications sur la décision « honteuse » de refuser le renouvellement du permis de séjour à la militante sahraouie des droits de l'Homme, Aminatou Haïdar, rapportent des médias.
Selon l'agence Europa Press, les députés de la coalition, Enrique Santiago d'Izquierda Unida (IU) et Tesh Sidi ont formulé une série de questions au gouvernement espagnol dans lesquelles ils soulignent que cette décision concernant Aminatou Haïdar, impliquait le « « manque de protection d'une militante de renom en faveur des droits de l'Homme qui a déjà subi de sévères représailles » de la part du Maroc. Et dans ce sens, ils demandent à Madrid d' « adopter des mesures de protection en faveur d'Haïdar, ainsi que pour les autres citoyens sahraouis. »
Les députés de Sumar soulignent que la militante était l'une des voix "les plus emblématiques" de la lutte du peuple sahraoui contre l'occupation de son pays, le Sahara occidental, par le Maroc, rappelant à ce propos la grève de la faim qu'elle avait observée à l'aéroport de Lanzarote en 2009 après s'être vu refuser (par les autorités d'occupation marocaines), le retour au Sahara occidental.
« Elle a été le porte-voix contre l'occupation marocaine du Sahara occidental, la violation systématique des droits de la population sahraouie par les forces d'occupation et la répression continue que connaît le territoire, ce qui lui a valu d'être placée dans la ligne de mire du Maroc qui surveille chacun de ses pas », poursuivent les parlementaires.
Les deux députés affirment que le motif médical (état de santé d'Aminatou Haïdar) « demeure valide et, par conséquent, les obstacles administratifs que rencontre la population sahraouie dans le traitement des visas et l'octroi des permis de séjour doivent être levés. »
Pour rappel, le refus par les autorités espagnoles de renouveler le titre de séjour à Aminatou Haïder a été vivement dénoncé par plusieurs partis politiques en Espagne, notamment le Bloc nationaliste galicien (BNG), y voyant « une décision politique », tandis que la militante sahraouie des droits de l'Homme s'est dit victime d'un « complot hispano-marocain », après 16 ans de vie entre les territoires occupés du Sahara occidental et l'Espagne.
De son côté, l'Union progressiste des procureurs (UPF) a écrit une lettre ouverte au ministre espagnol de l'Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, dans laquelle elle qualifie de « scandaleuse et injuste » la décision de priver la présidente de l'Instance sahraouie contre l'occupation marocaine (ISACOM) de son titre de séjour.
Et de rappeler qu'Aminatou Haïdar se trouvait en Espagne pour recevoir un traitement médical pour ses multiples problèmes de santé : fibromyalgie, ostéoporose chronique, interventions chirurgicales antérieures... conséquences directes d'avoir subi des arrestations arbitraires et des actes de torture par le régime d'occupation marocain, et une disparition forcée pendant quatre ans dans une prison secrète marocaine alors qu'elle n'avait que 20 ans.