Il est attendu que le GECF 2024, 7ème Forum des chefs d’Etat et de gouvernement de pays exportateurs du gaz, puisse réaliser une première entente entre ses membres pouvant « accoucher d’une structure » de concertation à l’image de l’OPEP, « ce qui constituerait un succès du Forum d’Alger ». C’est là l’ambition de cette rencontre stratégique d’une portée sans conteste mondiale.
De l’avis du docteur Lagha Chegrouche, chercheur en économie et géopolitique et directeur du Centre d’études nord-africaines (CENA), le sommet est « exceptionnel », aussi parce qu’il est organisé par un pays connu par son caractère de médiateur et de facilitateur de par sa diplomatie, mais également un pays qui jouit d’une longue expérience en tant que producteur.
M. Chegrouche, qui intervenait ce matin à l'émission L'invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, fait remarquer que «l’Algérie va recevoir sur son territoire des dirigeants importants qui auront à prendre des décisions qui auront un impact ».
En effet, selon l’Agence internationale de l’Energie (IEA), la demande mondiale du gaz va connaitre un accroissement en 2024 de 2,5%, soit 100 milliards de mètres cubes, pour atteindre les 28% en 2050.
Le gaz demeure donc un produit stratégique pour le monde et ses enjeux entre pays consommateurs et producteurs-exportateurs se posent de plus en plus avec acuité. De ce fait, l’organisation du marché est plus que nécessaire pour garantir les intérêts des uns et des autres par la création d'un cadre de concertation à même de prévenir des conflits, voire des guerres dévastatrices et interminables .
Partant du fait que « les pays consommateurs se sont de tout temps concertés », l’invité de la Radio explique la nécessité de la création d’un cadre assimilable à une Opep du gaz qui prendra le temps qu’il faut pour sa concrétisation. « Ce forum est en mesure d’accoucher d’une entente minimale pouvant constituer une première plateforme de convergence. Cela veut dire qu’on pourrait, dans deux, cinq ou dix ans, avoir une structure de concertation à l’image de l’OPEP, ce qui serait un succès du forum d’Alger ».
« Dans le marché du gaz, il y a l’avenir à organiser, des revenus et des prix à défendre », a-t-il expliqué, car « l’industrie gazière évolue et les pays consommateurs développent des technologies alternatives pour réduire la part du gaz » dans leurs économies.
Présageant le succès du Forum d’Alger, l’expert explique qu’« il n’y a jamais eu autant de désir et d’entente entre des pays membres dont la Russie, l’Iran, l’Algérie et le Qatar ».