Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a révélé samedi soir, que le bloc maghrébin que les pays de la région entendent créer visait à relancer l'action maghrébine commune et à coordonner les efforts en vue d'unifier la voix de ces pays sur de nombreuses questions internationales, sans exclure aucune partie.
Lors de son entrevue périodique avec les représentants des médias nationaux, le président de la République a souligné qu'«en raison du vide actuel, en l'absence d'une action maghrébine commune», il a été décidé d'«organiser des rencontres maghrébines sans exclure aucune partie», ajoutant que «la porte est ouverte à tous».
Il a «souhaité que cet espace soit une initiative bénéfique pour les pays de la région en rassemblant et en unifiant leurs voix sur les questions qui les concernent, d'autant plus que nous partageons quasiment les mêmes problématiques», a-t-il dit.
«Ce bloc n'est dirigé contre aucun autre Etat et la porte est ouverte aux pays de la région», a-t-il ajouté, jugeant «inacceptable» d'isoler qui que ce soit.
Le président de la République est en outre revenu sur les développements au Mali et au Niger, affirmant que l'Algérie ne s'est jamais imposée à ces pays avec lesquels elle a toujours entretenu des relations de «bon voisinage», et ce, depuis son indépendance.
A chaque fois qu'un conflit a éclaté au Mali voisin, l'Algérie est intervenue pour réconcilier les parties, «ce qui a amené l'Organisation des Nations unies à nous demander de coordonner la réconciliation entre les parties maliennes».
Le président de la République a souligné que si les parties au Mali ou au Niger déclinent aujourd'hui l'aide de l'Algérie, elles sont libres de gérer les affaires de leurs pays, réaffirmant que l'Algérie n'a jamais été un Etat colonial ou exploiteur des richesses ou des pays, mais elle agit «partant du principe que nous sommes des pays frères».
Et de rappeler qu’il était même prévu de créer des zones franches avec ces pays, outre les domaines de la formation dans l'Armée et des étudiants.
Le président de la République a souligné que l’Algérie «offre ses services à ses voisins sans rien attendre en retour car elle estime qu’il s’agit d’un devoir envers ses frères».
«Toute personne douée de sens peut mesurer la gravité et les répercussions de l’ingérence étrangère, mais on ne peut imposer, ni blâmer nos frères pour leurs choix», a-t-il estimé, relevant que «l’expérience confirme que toute ingérence étrangère dans la région éloigne toute perspective de solution».
«J’atteste que l’Algérie n’a jamais eu de convoitises et n’a jamais exercé de pression sur nos frères au Mali», a soutenu le président de la République, expliquant que «pour l’Algérie, la conciliation et la réconciliation nationale entre les parties dans ce pays étaient l’unique solution».
Et d’ajouter que dans le cadre de ses démarches, l’Algérie n’a ménagé aucun effort pour «défendre l’intégrité territoriale du Mali et l’unité du peuple malien et continue, à ce jour, d’œuvrer dans ce sens».
Soulignant que certaines parties cherchent à imposer leurs agendas dans la région, le président de la République a réaffirmé que «l'Algérie n'a jamais représenté un danger pour ses voisins».
Après avoir souhaité que ces pays puissent régler leurs problèmes et venir à bout du phénomène du terrorisme, le président de la République a assuré que l’Algérie sera toujours prête à les soutenir en toutes circonstances dans le cadre du bon voisinage.
Evoquant la question du Sahara occidental, le président de la République a affirmé qu'elle était «une cause juste inscrite à l'agenda des Nations Unies», soulignant que son règlement «n'est pas dirigé contre nos frères au Maroc ou quiconque, mais il s’agit d’une question de décolonisation». «Si nous utilisons la raison au lieu de la menace et la force, nous parviendrons à une solution», a-t-il fait valoir.
APS