Des experts ont disséqué, ce lundi matin au siège de la Radio Algérienne, le mode opératoire des médias de masse, d’envergure planétaire et qui, forts de moyens financiers colossaux et de méthodes d’influence et de manipulation, arrivent à dominer la pensée des peuples et déstabiliser les Etats. Sous le thème « La liberté d’expression dans le double standard des médias mainstream », ce débat rentre dans le cadre d'une série de rencontres baptisées Rencontres de citoyenneté, initiées par la Radio Algérienne.
La rencontre, qui s’est déroulée au Centre culturel Aissa Messaoudi de la Radio Algérienne, a vu la participation d’éminents spécialistes des médias dont Michel Collon, journaliste et écrivain belge à l’origine de plusieurs ouvrages traitant des « médias du mensonge », et du collectif indépendant Investig’Action, le professeur Ahmed Bensaada du Canada, M. Majed Nehmé, politologue spécialiste des questions géopolitiques et directeur du magazine Afrique Asie, ainsi que M; Hassen Kacimi, expert des questions géopolitiques et migratoires. Le Forum diffusé en direct sur les chaines Radio Algérie international (RAI), la chaîne III d'expression francophone et Ifrikya FM, a vu la participation au débat d'étudiants et des journalistes de divers organes.
Pour le professeur Bensaada, les médias du mensonge et de la manipulation des masses ont de tout temps existé, mais le développement fulgurant des outils technologiques de l’information les rendent aujourd’hui encore plus puissants.
De son côté, Michel Collon explique que ce n’est un secret pour personne qu'il existe une volonté délibérée de cacher des vérités à telle enseigne que dans certaines rédactions se vantant d’être les chantres de la liberté d’expression, dont le New York Times par exemple, une liste de vocables est carrément interdite d’usage. C'est ainsi que le mot Palestine est banni dans ces rédactions.
Majed Nehmé attire l’attention de l’assistance sur le phénomène de la détention de plusieurs médias lourds par des milieux d’affaires qui, en l’apparence, n’ont aucun lien avec le milieu de l’information. Il cite dans ce sillage, le cas en France, du groupe Bouygues, dont l’actionnaire majoritaire est Martin Bouygues, avec une mainmise sur tout un groupe de médias dont la chaine d’information continue, LCI qui affiche clairement un partie pris dans la guerre russo-ukrainienne.