La menace d'une offensive sioniste de grande envergure contre la population civile à Rafah, au sud de Ghaza, mais aussi les opérations militaires déjà en cours dans cette ville ont suscité de nombreuses réactions d'indignation et d'inquiétude à travers le monde.
L'Algérie a condamné dans les termes les plus fermes les opérations militaires menées par les forces d'occupation sioniste dans la ville de Rafah en préparation à une offensive terrestre dans cette zone palestinienne, indique, mardi, un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger.
«Cette escalade extrêmement dangereuse qui augure d'un bilan meurtrier sans précédent et d'une catastrophe humanitaire de grande ampleur, confirme que l'occupation coloniale israélienne compte poursuivre l'exécution de ses plans visant à l'extermination du peuple palestinien et au déplacement forcé de ceux qui restent», souligne le communiqué.
«L'occupation démontre, ainsi, ajoute la même source, qu'elle rejette l'appel de la communauté internationale à la nécessité d'accélérer la mise en œuvre d'un cessez-le-feu immédiat et permanent dans la bande de Ghaza et de lancer un processus politique garantissant l'établissement d'un Etat palestinien indépendant et souverain comme solution juste, durable et définitive au conflit israélo-palestinien».
«L'Algérie appelle la communauté internationale à agir en urgence, immédiatement et fermement pour faire pression sur la force coloniale et à cesser de lui fournir les moyens de poursuivre sa tyrannie et ses agressions contre les Palestiniens innocents depuis plus de sept mois».
«L'Algérie met en garde contre la poursuite de l'agression israélienne contre les Palestiniens dans la bande de Ghaza et l'éventualité d'assister à une forte escalade avec l'offensive militaire terrestre sur la ville palestinienne de Rafah, qui risquent d'avoir de graves répercussions de nature à compromettre, pour des décennies encore, l'avenir de la paix et de la sécurité dans la région tout entière», conclut le document.
De son côté, le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a exprimé sa profonde préoccupation quant à une éventuelle offensive terrestre à grande échelle contre la ville de Rafah. Il a appelé l'entité sioniste à prendre des mesures décisives pour mettre fin aux souffrances actuelles au Moyen-Orient.
«Nous assistons déjà à des mouvements de personnes – beaucoup d'entre elles vivent dans des conditions humanitaires pénibles et sont déplacées à plusieurs reprises. Elles recherchent la sécurité qui leur a été maintes fois refusée», a-t-il déploré.
Les points de passage de Rafah et de Karam Abu Salem, au sud de la bande de Ghaza, fermés par l'entité sioniste, doivent être rouverts «immédiatement», a -t-il martelé, appelant l'occupant à «arrêter l'escalade».
Karam Abu Salem, principal point de passage de l'aide humanitaire vers la bande de Ghaza, a été fermé dimanche par l'entité sioniste, et l'armée d'occupation a pris le contrôle mardi de celui de Rafah, à la frontière égyptienne, coupant l'accès de l'aide humanitaire au territoire palestinien assiégé.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti, quant à elle, qu'une offensive militaire sioniste dans la ville de Rafah aggraverait la catastrophe humanitaire et que les nouveaux déplacements doubleraient les niveaux de faim.
Pour sa part, l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a affirmé que l'interruption de l'approvisionnement en aide au passage de Rafah affecterait la réponse humanitaire dans la bande de Ghaza assiégée.
Selon le bureau humanitaire des Nations unies (OCHA), une attaque sioniste à Rafah mettrait en danger la vie de centaines de milliers de personnes et porterait un coup dur aux opérations humanitaires de l'ensemble de l'enclave.
Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) a mis en garde, lui aussi, contre une «catastrophe» dans la bande de Ghaza si l'entité sioniste menait une opération militaire à grande échelle dans la ville de Rafah.
D'autre part, le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a qualifié d'inacceptable l'ordre donné par l'entité sioniste aux Palestiniens, vivant dans l'est de Rafah, de se déplacer en prévision d'une attaque terrestre.
L'Afrique du Sud a été prompte à réagir en se déclarant «horrifiée» et «surprise» par l'annonce des forces sionistes «de la nécessité d'évacuer Rafah immédiatement par la force» en prévision d'une nouvelle agression.
Le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères, Winston Peters, a appelé, mardi, à un cessez-le-feu immédiat à Ghaza pour éviter une nouvelle «catastrophe humanitaire».
«Les immenses souffrances à Ghaza ne peuvent pas s’aggraver davantage. Les deux parties ont la responsabilité de mettre fin au conflit», a déclaré Peters.
Depuis le 7 octobre, l'entité sioniste mène une agression barbare ayant fait environ 113.000 martyrs et blessés, pour la plupart des enfants et des femmes, et environ 10.000 disparus, dans un contexte de destruction massive et de famine.