Le Premier ministre malien accuse la France d'avoir cherché la partition de son pays

Choguel Kokalla Maïga
08/02/2022 - 09:49

Le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, a accusé, lundi, la France d'avoir œuvré à la partition de son pays à travers son engagement militaire. Choguel Kokalla Maïga s'en est pris à la France devant des diplomates. 

« Après un temps d'allégresse » en 2013, quand les soldats français ont libéré le nord du Mali tombé sous la coupe de groupes terroristes, « l'intervention s'est muée dans un deuxième temps en une opération de partition de fait du Mali qui a (consisté dans) la sanctuarisation d'une partie de notre territoire, où les terroristes ont eu le temps de se réfugier, de se réorganiser pour revenir en force à partir de 2014 », a-t-il estimé.

Dans un contexte de vives tensions entre Paris et Bamako, il a convoqué le souvenir de la Seconde Guerre mondiale : « Les Américains n'ont-ils pas libéré la France ? (...) Quand les Français ont jugé que (la présence américaine en France, ndlr) n'était plus nécessaire, ils ont dit aux Américains de partir, est-ce que les Américains se sont mis à insulter les Français ? », a-t-il dit.

Les autorités maliennes accusent la France d'avoir instrumentalisé la Cédéao. Le but est « de nous présenter comme un paria avec l'objectif inavoué et inavouable à court terme d'asphyxier l'économie afin d'aboutir pour le compte de qui l'on sait et par procuration à la déstabilisation et au renversement des institutions de la transition », a dit M. Maïga.

Les dirigeants français « n'ont jamais dit à leur opinion publique, quand ils intervenaient en 2013, qu'ils allaient diviser le Mali », a-t-il dit. « On ne peut pas nous vassaliser, on ne peut pas transformer le pays en esclave, ça, c'est terminé », a-t-il poursuivi en faisant référence à la colonisation.

APS