Portant l’étendard des nations et peuples libres, la délégation algérienne conduite par l’ambassadeur, Amar Bendjama, prenant part aux travaux du Séminaire annuel du Comité de décolonisation de l’ONU, qui se tient à Caracas (Venezuela), est intervenue, mercredi, au titre du point consacré à l’examen de la question du Sahara occidental.
La séance du jour a été, aussi et surtout, largement dominée par les interventions, tour à tour, de nombreuses délégations en faveur du Sahara occidental, à l’exemple de : Cuba, Bolivie, Timor-Leste, Venezuela, Angola, Belize, Afrique du Sud, Nicaragua, Zimbabwe, Iran et Mexique. Elles étaient sans équivoque dans l’expression forte de leur attachement à la mise en œuvre de la résolution 1514 dans le cas du peuple du Sahara occidental et la nécessité absolue d’accélérer le processus de décolonisation de la dernière colonie de l’Afrique.
L’ambassadeur Amar Bendjama a, dans son discours, déroulé une batterie d’arguments juridiques, politiques et de faits historiques imparables replaçant le débat sur le Sahara occidental dans son cadre originel. Celui d’un processus inachevé de décolonisation.
Les faits exposés par M. Bendjama étant têtus et irréfutables, ils ont eu pour effet de déboussoler complètement le représentant du Maroc, Omar Hilale. Celui-ci s’est, dans sa réaction, hasardé à faire le grand déballage habituel de non-sens, mensonges et contradictions.
Visiblement à court d’arguments, et gêné par l’omniprésence algérienne, Omar Hilale s’est lamentablement trompé d’angle de tir. Il a osé mettre en question le rôle de l’Algérie au Conseil de sécurité dans la défense de la question palestinienne. Rien que cela. Une sortie de piste qui a interloqué les délégations présentes.
« L’Algérie porte-voix des damnés de la terre et des sans voix »
En réaction par deux fois dans le cadre de l’exercice du droit de réponse, M. Bendjama a fait observer que le représentant marocain qui lui reprochait d’avoir fait le déplacement de New York abandonnant ses responsabilités envers la Palestine en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité, n’aurait pas dû emprunter ce chemin sinueux.
L’ambassadeur algérien n’a pas manqué à cet égard de rappeler que Palestiniens et Sahraouis ont un dénominateur commun, celui d’être tous les deux sous le joug colonial, luttent contre l’oppression et militent pour la libération de leurs peuples et de leurs territoires.
Il a en outre fait remarquer que la présence de la délégation algérienne sur cette terre de l’immense révolutionnaire Simon Bolivar est en phase avec « le serment que nous avons fait quand nous avons eu le privilège d’être élus au Conseil de sécurité par la quasi-totalité des membres de l’ONU ».
« Nous avons en effet juré que l’Algérie s’attèlera avec détermination de jouer son rôle, connu et reconnu, de porte-voix des damnés de la terre et des sans voix, comme disait Frantz Fanon », a ajouté M. Bendjama avant de poursuivre « Et c’est pourquoi nous sommes venus ici à ce séminaire de l’ONU sur la décolonisation pour revendiquer, encore une fois, le droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».
Qu’il soit aussi clair, la délégation algérienne continuera, de retour à New York, à travailler d’arrache-pied et sans compromission pour défendre le droit à l’autodétermination du peuple palestinien martyre. C’est le devoir et l’honneur de l’Algérie au sein du concert des Nations, affirme l’ambassadeur Bendjama.
Revenant à la charge une seconde fois, M. Bendjama a évoqué l’épisode scandaleux de la transaction indécente conclue par le Maroc aux dépens de la cause juste de tous les Arabes, en l’occurrence la question palestinienne.
Tout en tenant à souligner que ses propos épargnent naturellement le peuple marocain frère qui mérite le respect, et à qui il lui reconnaît qu’il n’était pas responsable des actes de ses autorités, l’ambassadeur Bendjama a rappelé le coup de poignard dans le dos des Palestiniens, qu’est l’accord conclu sur l’échange de la reconnaissance de l’occupation marocaine du Sahara occidental en contrepartie de la normalisation des relations avec Israël, le bourreau des Palestiniens.
C’est une trahison à la cause du peuple palestinien que l’histoire abhorra à jamais. Les coupables se reconnaîtront, a-t-il conclu.