Said Ayachi : « Le tandem Maroc-Israël agit maintenant au grand jour »

10/02/2022 - 10:58

« Beaucoup de projets israéliens et marocains, pour s’introduire au sein de l’UA et mener des initiatives anti-africaines et pro-colonialistes, et pour faire valoir ce qu’ils font, l’un dans les territoires palestiniens, l’autre au Sahara Occidental, ont échoué lamentablement », commente, ce jeudi matin, Said Ayachi, président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, après le rejet de l’entité sioniste en tant que membre observateur de l’Union Africaine (UA).

« C’était un résultat que beaucoup n’attendaient pas », car, « l’admission de l’entité sioniste en tant que membre observateur de l’Union Africaine (UA) était pratiquement acquise puisque 44 pays membres avaient des relations diplomatiques sinon commerciales avec Israël », explique Said Ayachi, dans l’Invité de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio Algérienne.

Mais la coalition « justifiée » anti-israélienne comme membre observateur de l’UA a obtenu un résultat inattendu et justifié, relève Said Ayachi, qui estime que « cela n’est que justice au regard de l’acte constitutif de l’UA qui est un document anticolonialiste, anti-occupation et pour les Droits de l’Homme ».

Répression, colonisation et persécution… Tout unis ces deux alliés

« En dehors de faire pièce à l’Autorité Palestinienne à l’intérieur de l’UA, l’entité sioniste a l’objectif de s’installer en Afrique durablement pour mieux gérer ses intérêts et sa présence en Afrique, mais aussi pour mieux manœuvrer dans l’intérêt de sa politique au Moyen-Orient », souligne Said Ayachi.

 « Tout unis ces deux alliés, qui pratiquent les mêmes politiques de répression, de colonisation et de persécution des civils et des prisonniers », estime Said Ayachi. Les deux partenaires partagent également « la non exécution des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, aussi bien de l’entité sioniste vis-à-vis de l’Autorité Palestinienne que du Maroc vis-à-vis du Sahara Occidental », précise le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui.    

Il relève que « ce sont les deux seuls pays à ne pas être sanctionnés pour le non respect des décisions internationales », grâce à la protection dont ils bénéficient. « Celle des Etats-Unis pour l’entité sioniste et celle de la France pour le Maroc », affirme Said Ayachi.

Pour lui, « en concluant les accords de normalisation, le Maroc croyait pouvoir bénéficier de la reconnaissance de sa souveraineté sur le Sahara Occidental par les Etats-Unis et espérait un effet d’entrainement. Cela n’a pas marché et ne marchera pas car, ce serait la fin du droit international.» Conséquence : « le seul bénéficiaire de cette transaction, c’est l’entité sioniste qui maintenant a un pied au Maghreb ».

La politique du fait accompli commune aux deux complices 

Les deux alliés « vont tous faire pour créer des entreprises de déstabilisation à l’intérieur de l’Algérie, par tous les moyens imaginables », prévient Said Ayachi. Selon lui, l’Armée nationale populaire (ANP) compte parmi les cibles de choix dans cette entreprise de déstabilisation menée par le tandem : « ils tentent de déstabiliser l’ANP de l’intérieur et de ternir son image ».  

Les tentatives désespérées d’entrainer l’Algérie dans le conflit sont « de nouvelles manœuvres dilatoires du Maroc, qui cherche à gagner du temps et à faire durer le statuquo au Sahara Occidental qu’il occupe ». « Une politique du fait accompli commune aux deux complices », souligne Said Ayachi, qui rappelle que l’entité sioniste fait la même chose au Moyen-Orient.  

« L’Algérie n’est pas concernée par le conflit entre le Maroc et le Front Polisario. Elle est intéressée car cela se passe à ses frontières », rappelle Said Ayachi, qui rend un « hommage mérité » au ministre des Affaires étrangères sous la direction du président de la République, pour ce succès diplomatique.

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