L’Algérie a voté au Conseil de sécurité en faveur du projet de résolution américain sur un cessez-le-feu dans la bande de Ghaza pour donner une chance à la diplomatie de déboucher sur un accord qui mettrait fin à l’agression sioniste, a indiqué lundi soir le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama.
Intervenant après l’adoption par le Conseil de sécurité du texte présenté par les Etats-Unis, M. Bendjama a déclaré que le temps était venu de mettre un terme aux massacres dans la bande de Ghaza.
"C’est pour cette raison que l’Algérie a voté en faveur du projet de résolution, nous voulons donner à la diplomatie une chance de déboucher sur un accord qui mettrait un terme à l’agression contre le peuple palestinien qui dure depuis très longtemps. Nous sommes convaincus que le texte peut représenter un pas vers un cessez-le-feu-feu immédiat et durable".
Il a expliqué que le document permettrait un cessez-le-feu "immédiat qui se poursuivra tant que les négociations continueront", remerciant la délégation américaine d’avoir intégré certaines préoccupations de l’Algérie dans le texte final.
"L’Algérie a participé de bonne foi dans le processus de négociations, en travaillant à l’élaboration avec les Palestiniens et les médiateurs (USA, Qatar et Egypte) pour déboucher sur une résolution garantissant un cessez-le-feu immédiat", a assuré le diplomate algérien, soulignant que comme tout produit du Conseil de sécurité, "ce texte est loin d’être parfait, mais il nous donne une lueur d’espoir, car l’alternative reste les assassinats continus et les souffrances continues du peuple palestinien".
Selon M. Bendjama, le texte garantit notamment le retour des habitants de la bande de Ghaza à leurs maisons, y compris dans le nord, en l’espace de six semaines, "ce qui va à l’encontre de la tentative de l’occupant de vider le nord de l’enclave de ses habitants".
Il rejette tout changement à la démographie et au territoire de Ghaza, de même qu’aucune zone tampon ne sera tolérée dans l’enclave d’où les forces d’occupation doivent se retirer.
Concernant le niveau de destruction sans précédent à Ghaza, la communauté internationale, par le biais de cette résolution, réaffirme son engagement en faveur du peuple palestinien, de la reconstruction de Ghaza et de la création d’un Etat palestinien, poursuit Amar Bendjama, assurant que toutes les actions de la puissance occupante pour saper la création d’un Etat palestinien sont vaines.
"S’appuyant sur sa solidarité avec le peuple palestinien, l’Algérie jouera son rôle et contribuera à l’effort de reconstruction international", a affirmé M. Bendjama.
Concernant le dernier massacre perpétré samedi dans le camp de Nusseirat, au centre de Ghaza, et dans tous les territoires occupés, Amar Bendjama a réaffirmé l’engagement de l’Algérie en faveur de l’application du principe de responsabilité, promettant que "les personnes responsables des décès de Palestiniens devront rendre des comptes à la justice".
"Personne ne se placera au-dessus des lois. De tels crimes contre l’humanité ne peuvent rester impunis", a-t-il assuré.
"Au vu de notre histoire de lutte contre l’occupation coloniale, les Algériens ressentent vivement les souffrances des Palestiniens qui n’accepteront jamais de vivre sous occupation et n’abandonneront jamais leur combat pour l’indépendance", a dit M. Bendjama.
Et de rappeler que le seul principe directeur de l’Algérie a été de préserver des vies humaines : "Nous ne pouvons rester les bras ballants alors que les forces d’occupation continuent d’exterminer des Palestiniens, nous ne pouvons pas non plus garder le silence face à ce châtiment collectif".
Par ailleurs, le représentant de l’Algérie a appelé à s’attaquer aux causes profondes de la tragédie palestinienne, sinon "de nouvelles tragédies, de nouvelles catastrophes, de nouveaux massacres et de nouvelles souffrances sont inévitables". De même qu’il a appelé à la mise en œuvre des arrêts de la Cour internationale de justice (CIJ) concernant l’agression sioniste contre Ghaza pour éviter qu’un nouveau génocide ne soit commis "tôt ou tard".
"Par conséquent, notre objectif premier doit être de mettre un terme à l’occupation et l’Algérie continuera à appuyer sans faille le peuple palestinien jusqu’à ce qu’il puisse atteindre ses droits inaliénables, y compris le droit à l’autodétermination et la création de son Etat avec Al-Qods echarif comme capitale", a-t-il conclu.