Le Commissaire général de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), Philippe Lazzarini, a déclaré que la guerre à Ghaza était devenue un «cauchemar sans fin», relevant que l'enclave palestinienne est désormais «inhabitable», après presqu'un an d'agression sioniste génocidaire.
Lors d'une conférence de presse tenue à Genève, Lazzarini a déclaré que les Ghazaouis sont confrontés à la maladie, à la mort et à la faim, alors que «des montagnes d'ordures» et d'eaux usées remplissent les rues, et qu'ils sont désormais «piégés dans 10 % du territoire», après avoir été constamment en déplacement «à la recherche de la sécurité qu'ils n'ont jamais trouvée».
Le patron de l'UNRWA a souligné le sort des enfants – qui représentent la moitié de la population de Ghaza – alors qu'ils subissent le poids de la guerre, vivent «une expérience douloureuse, profonde et continue et perdent l'espoir d'un avenir meilleur».
Il a déclaré que lors de ses réunions avec les Etats membres à New York et à Genève, il avait demandé qu'ils fassent de l'éducation une priorité collective allant au-delà des activités permettant de sauver des vies, ajoutant que l'UNRWA avait déjà commencé il y a un mois, malgré l'environnement inhabituel et complexe, à remettre certains enfants dans un environnement d’apprentissage.
Par ailleurs, M. Lazzarini a déclaré qu’une «tragédie silencieuse» se déroulait en Cisjordanie, où les attaques sionistes avaient conduit à une destruction généralisée des infrastructures publiques, «imposant de facto une punition collective à la population».
Le Commissaire général a également évoqué avec les Etats membres «l'attaque continue contre l'Agence», notant que 223 membres du personnel de l'UNRWA ont été tués jusqu'à présent et que les deux tiers de ses installations à Ghaza ont été endommagées ou détruites.
Il a appelé les Etats membres à protéger le rôle de l'UNRWA dans la phase de transition à Ghaza, précisant que «seul l'UNRWA est capable de fournir une éducation à grande échelle à des centaines de milliers de filles et de garçons dans la bande de Ghaza».
M. Lazzarini a tenu aussi à souligner que l'UNRWA «souffre toujours d'un déficit de financement important d'ici la fin de l'année» et que les perspectives pour l'année prochaine «semblent un peu sombres car un certain nombre de donateurs ont indiqué qu'ils introduiraient un budget d'austérité à partir de 2025».