Le chercheur algérien en Histoire, Dr Mohamed Doumir a méthodiquement démonté les arguments du Makhzen sur la prétendue «marocanité» du territoire du Sahara occidental devant la quatrième Commission de l'Assemblée générale de l'ONU, en charge des questions politiques spéciales et de la décolonisation.
Le chercheur a présenté des documents historiques officiels prouvant que le Sahara occidental et le Royaume du Maroc sont deux territoires distincts.
«Je vous présente quelques vérités historiques documentées et qui sont absentes des esprits de certains malgré la clarté des faits», a-t-il dit dans son intervention, en assurant que le «Sahara occidental et le peuple sahraoui n’ont jamais été Marocains».
Méthodiquement, l’intervenant fait d’abord référence à la signature du traité du 28 mai 1956 par le ministre des Affaires étrangères du Maroc, Ahmed Balafrej au nom de son roi de l’époque Mohamed V, reconnaissant les frontières de son royaume «sans aucune objection ni réserve».
Ensuite interpellant directement les membres de la Quatrième commission, Mohamed Doumir s'interroge : «Je pose la question aujourd’hui à l’institution des Nations unies ainsi qu'à tous les représentants des Etats présents : avez-vous reçu à l’époque une quelconque objection ou des réserves marocaines concernant ses frontières ? Le Maroc a-t-il revendiqué le territoire du Sahara occidental lorsqu’il a eu son indépendance et rejoint les Nations unies en 1956 ? Ou alors, l’idée lui est venue du jour au lendemain?».
Mohamed Doumir a réaffirmé avec force que les documents historiques attestent avec certitude de l’indépendance du Sahara occidental vis-à-vis du Maroc. Il citera en guise d’argumentation les traités signés par les rois de Marrakech avec les Etats-Unis en 1787 et 1836, avec la France en 1763 et 1868 ainsi qu'avec la Grande-Bretagne, l’Italie, l’Espagne et d’autres pays encore.
«Depuis 1767, les rois du Maroc écrivent dans leurs traités que ce territoire (le Sahara occidental) est libre et n’est pas sous tutelle marocaine», insiste-t-il.
D’un autre côté, l’intervenant rappelle que des accords ont bien été signés par la majorité des tribus sahraouies avec le colonisateur espagnol. Ces tribus autochtones «ont signé de façon indépendante», note-t-il en citant, entre autres, les Ouled Sbaa, Errguibat, Beni Zerrouk, Ouled Delim, Ouled Bousbaa, Ouled Sidi Mohamed et Ouled Laaroussi.
Ces documents signés par les Sahraouis sont une autre preuve qui pousse Dr Doumir à poser la question centrale : «Ces traités ne donnent pas droit aujourd’hui, au peuple sahraoui de jouir de son droit à l’autodétermination?».
Rappelons que mardi, un grand nombre de pétitionnaires, venus de différentes régions du monde et participant au débat général de la Quatrième commission de l’ONU, en charge des questions de politiques spéciales et de décolonisation, ont défendu le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et appelé à la fin de l’occupation prolongée du Sahara occidental par le Maroc.
APS