Le représentant du Front Polisario en France, Mohamed Sidati a indiqué que la participation de la République sahraouie (RASD) aux travaux du Sommet Union européenne (UE)/Union africaine (UA), récemment à Bruxelles, constituait un « revers » pour le Maroc et mettait à nu l' « inanité » des prétentions des autorités du Royaume et de leur « propagande mensongère. »
La participation de la RASD au sommet UE/UA « atteste du rôle actif de la République sahraouie au sein de la famille africaine et sur la scène internationale », a affirmé Mohamed Sidati dans une déclaration à l'APS.
Rappelant que la République sahraouie, reconnue par plusieurs pays à travers le monde, est membre fondateur de l'Union africaine, il a assuré que cette participation « constitue un succès en même temps qu'un revers pour le Maroc et pour ses prétentions » expansionnistes au Sahara occidental.
« Cette présence (au Sommet) de la République sahraouie met à nu, de façon crue, l'inanité des prétentions des autorités marocaines, ainsi que de leur propagande mensongère », a-t-il soutenu.
Le diplomate sahraoui a, en outre, souligné que ladite participation « est une interpellation on ne peut plus claire à l'endroit des pays membres de l'Union européenne (UE) de reconsidérer leurs politiques vis-à-vis du Sahara occidental. »
Dans un contexte marqué par la célébration du 46e anniversaire de la proclamation de la RASD, M. Sidati a rappelé que « l'année 1976 fût une date charnière dans le combat libérateur du peuple sahraoui", notant que "la République sahraouie, fruit de tant de sacrifices et de souffrances, demeure le cadre approprié, où se déploient la volonté et la détermination du peuple sahraoui pour imposer ses droits. »
Le représentant du Front Polisario déplore le fait que « la guerre d'agression et de rapine menées par le Maroc contre le peuple sahraoui s'est traduite par l'exode de milliers de Sahraouis, fuyant l'extermination et la soldatesque des envahisseurs qui ont recours aux armes interdites internationalement. »
A cet égard, il n'a pas manqué de saluer le rôle de l'Algérie qui « a offert généreusement abri et protection » aux populations traquées par le Maroc.
« Le problème du Sahara occidental est éminemment une question de décolonisation contrariée, s'agissant d'un territoire non autonome, qui relève de la responsabilité de l'ONU, laquelle doit garantir et protéger le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination », a-t-il également souligné.
La politique de la France contrarie les efforts de paix au Sahara occidental
M. Sidati a notamment dénoncé l'obstruction par le Maroc du processus de paix parrainé par l'ONU et devant aboutir à un référendum d'autodétermination au Sahara occidental.
« Au terme de seize longues années de confrontation militaire et de négociations ardues, un plan de paix a été élaboré, qui doit permettre l'exercice par le peuple sahraoui de son droit inaliénable, mais le Maroc a multiplié les obstacles, pour faire avorter l'oeuvre de paix onusienne au Sahara occidental », a-t-il déploré.
Dans ce contexte, il n'a pas manqué de condamner une nouvelle fois le rôle joué par la France dans la poursuite de la colonisation marocaine au Sahara occidental.
La politique d'obstruction menée par le Maroc, a-t-il dit à ce sujet, n'aurait pas été possible « sans la complicité de certains pays membres du Conseil de sécurité, notamment la France qui acquiesçait à toutes les demandes diplomatiques, comme en armement, du Maroc. »
Selon lui, « la politique française a contrarié les efforts de la communauté internationale tout au long de ces trente dernières années », relevant que le Maroc, « sans crier gare », a pu faire faux bond à l'ONU et à toute la communauté internationale en toute impunité.
« Enhardi par cette impunité, le Maroc franchit le Rubicon en violant et en rompant le cessez-le-feu le 13 novembre 2020 », a-t-il ajouté, précisant que « le Front Polisario a riposté à cet acte, dans le cadre de la légitime défense, par la reprise de la lutte armée. »
Relevant, par ailleurs, que la guerre au Sahara occidental sécrète l'instabilité et l'insécurité, M. Sidati déplore le recours par le Maroc à des forces et entités étrangères, telles que l'entité sioniste, pour venir à sa rescousse, mettant en garde contre les dangers auxquels sont exposées la paix et la sécurité dans la région.