Les participants aux différents ateliers sur le cinéma organisés, hier dimanche à Alger, ont affirmé au premier jour des assises nationales sur le cinéma l'importance de «développer la production, le financement et la distribution» et de «soutenir l'investissement» dans le domaine du cinéma tout en assurant «une gouvernance efficace» dans le secteur pour relancer l'industrie cinématographique algérienne.
Intervenant aux différents ateliers, des réalisateurs, producteurs, experts, investisseurs et acteurs dans le domaine de l'industrie cinématographique ont formulé leurs propositions au sujet de plusieurs questions liées à la réalité du cinéma en Algérie et ses perspectives, estimant que ces assises, dont l'ouverture a été présidée par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, «constituent une étape cruciale dans le renforcement des acquis réalisés», «le lancement d'une nouvelle dynamique» et «l'élaboration d'une feuille de route claire à la hauteur des attentes futures du cinéma algérien».
Il s'agit, selon les intervenants, «d'un espace important pour évaluer les réalisations accomplies sur le terrain, comprendre les défis actuels et développer des solutions réalistes et concrètes», en veillant à évaluer le progrès réalisé sur les plans, législatif et structurel et à examiner l'efficacité des mécanismes introduits en vertu de la loi sur l'industrie cinématographique promulguée en 2024.
Les interventions ont porté également sur l'importance de définir de bonnes pratiques, de corriger les lacunes, de renforcer le cadre institutionnelle et réglementaire, de renforcer les mécanismes de gouvernance et de contrôle pour garantir la transparence et une performance efficace, en sus de définir clairement les rôles et responsabilités des secteurs, public et privé».
En dépit des réalisations importantes accomplies ces dernières années, dont la promulgation de la loi sur l'industrie cinématographique, «le secteur du cinéma continue de faire face à plusieurs défis structurels et fonctionnels liés à l'application des textes législatifs et à l'interférence entre les prérogatives des différentes instances mais aussi au manque de sources de financement durables et diversifiées garantissant la pérennité des projets cinématographiques, et ce de par le manque d'infrastructures adéquates et modernes consacrées à l'industrie cinématographique».
Les participants ont souligné, en outre, «l'absence de conventions collectives protégeant les droits des travailleurs du secteur, la difficulté à attirer le public en salles, le retard accusé en matière d'adoption de technologies modernes dans les domaines de la production, de la distribution et de l'archivage cinématographique, outre une présence en déclin du cinéma algérien au niveau international».
Les ateliers ont porté sur cinq axes principaux élaborés pour répondre aux défis contemporains auxquels est confronté le secteur du cinéma. Ainsi, les axes choisis ont permis aux participants d'aborder les défis soulevés et de proposer des solutions pratiques et durables.
A ce propos, l'atelier sur «l'économie et le financement du cinéma» s'est penché sur «des questions concernant, entre autres, l'amélioration des mécanismes de financement public, l'octroi d'incitations fiscales pour drainer les investissements et la mise en place de mécanismes favorisant la production, la distribution et l'exploitation des œuvres cinématographiques».
Quant à l'atelier sur la «gouvernance et le cadre réglementaire du cinéma», les interventions ont braqué les projecteurs sur «l'importance de renforcer le cadre juridique et institutionnel en vue d'une gouvernance moderne et transparente du secteur, d'appliquer les dispositions de la loi sur l'industrie cinématographique, de définir les rôles et responsabilités entre les différentes institutions et de créer des organismes à même d'assurer un suivi efficace des politiques publiques».
L'atelier sur la déontologie, les relations professionnelles et la formation a permis aux participants de soulever des préoccupations concernant la nécessité «d'instaurer un environnement professionnel fondé sur une charte éthique claire et une organisation transparente en sus d'élaborer et de mettre en œuvre des conventions collectives pour les métiers cinématographiques, ainsi que de réglementer les relations contractuelles et les conditions de travail et de créer des mécanismes de médiation professionnelle».
Concernant l'atelier sur le public et la «distribution des œuvres cinématographique» il a permis de formuler des propositions visant à rétablir le lien entre la projection de films et le public, en relançant les espaces de projection, en rénovant et en modernisant les salles de cinéma, tout en encourageant les ciné-clubs et les festivals locaux».
L'atelier sur la numérisation, les technologies et la sauvegarde du patrimoine cinématographique a porté sur les moyens d'assurer une transition numérique efficace susceptible de préserver et de valoriser durablement le patrimoine cinématographique algérien, grâce à la numérisation et à l'archivage cinématographique, outre la création de plateformes numériques de diffusion et de distribution d'œuvres cinématographiques et la formation spécialisée dans les métiers numériques liés au cinéma.»
Les Assises nationales sur le cinéma s'inscrivent dans une vision nouvelle, globale, cohérente et participative, en phase avec les objectifs nationaux.
Ces assises regroupent les différents acteurs du monde du cinéma, dans le but d'élaborer une feuille de route opérationnelle permettant de franchir des étapes concrètes vers la création d'une industrie cinématographique moderne et compétitive.
APS