Plus d'un cancer du poumon des non-fumeurs sur deux serait lié à la pollution

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04/02/2025 - 09:58

La pollution atmosphérique, en particulier en Asie du sud-est, apparaît comme l'un des facteurs de la prédominance de l'adénocarcinome, devenu le type de cancer du poumon le plus fréquent dans le monde, notamment chez les non-fumeurs, selon une étude publiée ce mardi.

Avec environ 2,5 millions de personnes diagnostiquées en 2022, le cancer du poumon demeure le plus fréquent dans le monde. Si la majorité des cas restent diagnostiqués chez les hommes (1,6 million), l'écart avec les femmes a tendance à se réduire (910.000 cas), note cette étude publiée dans la revue Lancet Respiratory Medicine à l'occasion de la Journée mondiale contre le cancer.

Parmi les quatre principaux sous-types de cancer du poumon, l'adénocarcinome est devenu prédominant chez les femmes dans 185 pays du monde et, chez les hommes, dans 150 pays (hormis ceux d'Europe de l'est et d'Asie de l'ouest), selon cette analyse de données issues notamment de l'agence pour le cancer de l'Organisation mondiale de la santé, le CIRC.

En 2022, il représentait ainsi près d'un cas de cancer du poumon sur deux chez les hommes (45,6%, soit 717.211 cas), et six sur dix (59,7%, soit 541.971 cas) chez les femmes, contre respectivement 39% et 57,1% estimés en 2020.

Il arrive ainsi loin devant les trois autres types: le carcinome épidermoïde (29,4%), le carcinome à petites cellules (11,5%), étroitement lié à la consommation de tabac, et le carcinome à grandes cellules (6,5%), plus rare. Mais la prévalence du tabagisme continue de diminuer dans de nombreux pays, tandis que la proportion de cancers du poumon chez les non-fumeurs a augmenté, observent les chercheurs.

Le cancer du poumon chez les non-fumeurs est même devenu «la cinquième cause de mortalité liée au cancer dans le monde», souligne l'étude.

Après une série d'analyses, elle conclut que «la pollution de l'air peut être considérée comme un facteur important qui explique partiellement la prédominance croissante de l'adénocarcinome -lequel représente 53 à 70% des cas de cancer du poumon chez les non-fumeurs dans le monde».

Depuis 2019, environ 99 % de la population mondiale vit dans les zones ne répondant pas aux critères de qualité de l'air de l'OMS, selon les chiffres de l'organisation.

En conclusion, les auteurs de cette étude plaident pour la mise en place de registres du cancer et pour l'exploration du rôle de la pollution de l'air, là où le tabagisme n'est pas considéré comme la principale cause de cette maladie.

APS