Les autorités marocaines laissent passer des migrants illégaux vers Ceuta

Ceuta
17/03/2025 - 07:06

La presse espagnole a pointé dimanche la passivité des autorités marocaines face à l'intensification des opérations d'entrées illégales de migrants dans l'enclave espagnole de Ceuta.

Concernant ces nouvelles vagues de migrants illégaux venus du Maroc, «un des aspects les plus marquants (...) est la passivité des autorités marocaines», relève le journal électronique espagnol La Gaceta.

«Le Maroc ne met pas en œuvre des mesures efficaces pour empêcher les migrants de se jeter à l’eau. Ce manque de collaboration contraste avec les efforts des agents de la Garde civile côté espagnol, dépassés par les tentatives répétées», précise le journal.

«La ville autonome de Ceuta a été une fois de plus le théâtre d'une nouvelle vague d'entrées illégales d'immigrés clandestins qui, profitant de l'absence de contrôles de la part des autorités marocaines, ont tenté d'atteindre les digues frontalières pour accéder au territoire espagnol», informe La Gaceta.

«Selon des sources de la Garde civile, une cinquantaine de Marocains ont tenté de traverser à la nage entre jeudi et vendredi, et près d'une douzaine y sont parvenus», note le journal qui précise que la Garde civile espagnole a dû prendre des mesures exceptionnelles face au flux de migrants venants des territoires marocains.

«Vendredi, des unités maritimes et terrestres déployées dans les deux baies de la ville ont intercepté au total huit clandestins marocains», poursuit le média espagnol qui précise que «la présence policière a été renforcée aux points clés de la frontière, notamment aux brise-lames».

Depuis le début de l'année en cours, 200 immigrants illégaux ont réussi à entrer à Ceuta, indique encore le journal, citant les autorités espagnoles.

Les migrants illégaux sont souvent utilisés par le Makhzen comme carte politique pour faire pression sur l'Espagne, et à travers elle les pays de l'Union européenne, notamment pour arracher des concessions dans le dossier du Sahara occidental.

En mars 2022, les services de renseignement espagnols ont pointé du doigt le Maroc suite à la tentative de 3700 migrants de franchir la clôture frontalière de Melilla, affirmant que le royaume a cessé de surveiller les camps de migrants subsahariens près de la frontière avec l'enclave espagnole.

«Durant ces dernières semaines, les rapports des services de renseignement ont mis en garde contre les agissements du Maroc qui a cessé de contrôler les camps de migrants subsahariens situés de l'autre côté de la frontière, en attendant une opportunité» pour les instrumentaliser, avait écrit le journal «El Espanol».

Une année plus tôt, les 17 et 18 mai 2021, des milliers de migrants clandestins, dont de nombreux jeunes, ont afflué vers l'enclave de Ceuta, avec la complicité des garde-frontières marocains. En deux jours, jusqu'à 12.000 migrants ont traversé la frontière de l'enclave espagnole, «engloutissant» la ville de 80.000 habitants. La plupart ont été refoulés mais plus de 1.000 mineurs marocains sont restés.

Le gouvernement espagnol avait qualifié ces évènements de «grave crise pour l'Espagne et aussi pour l'Europe».